IMPITOYABLE

IMPITOYABLE

Quelle bonne idée de ressortir le dernier western réalisé par Clint Eastwood et qui a remporté, en 1993, une avalanche d’Oscars et autres prix. Le comédien et réalisateur qui avait déjà signé trois œuvres importantes du genre que sont : L‘homme des hautes plaines, Josey Wales hors-la-loi et Pale rider – signe un western d’un superbe classicisme, digne de John Ford qui démythifie l’Ouest américain, comme l’avait fait en son temps Henry King avec La cible humaine.
Impitoyable est dédié à Sergio (Leone) et Don (Siegel), deux mentors de Clint qui l’ont mis « en selle ». Eastwood y incarne Will Munny un fermier veuf et père de deux enfants. Vivant à la dure, et dans le besoin, l’homme accepte de renouer avec son passé lointain de tueur pour empocher quelques dollars. Commence alors une virée plutôt éreintante, avec deux complices, pour mener cette expédition punitive qui ne se passera pas comme prévue. Outre Clint dont le jeu est d’une grande intensité, l’interprétation est tout à fait remarquable. Eastwood a réuni de très grands comédiens (Gene Hackman – Morgan Freeman – Richard Harris) pour le seconder dans ce western crépusculaire atypique par son réalisme.
L’œuvre qui bénéficie d’une superbe profondeur de champ et de somptueux décors naturels, amène aussi à une réflexion sur la véracité des légendes de l’Ouest et la violence, qu’elle émane d’un cow boy qui taillade violemment une prostituée, d’un autre qui croit facile d’exécuter un homme ou d’un shérif impulsif un brin sadique.
Bref, du très grand Eastwood qui atteint là l’un des sommets de sa longue et fructueuse carrière.

Michel Senna

Nothingwood

Salim Shaheen

Présenté à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, ce documentaire réalisé par Sonia Kronlund a l’ambition de montrer un autre visage de l’Afghanistan, en suivant une personnalité hors du commun : Salim Shaheen, un acteur, sorte de sous Bud Spencer, qui se met en scène dans des films d’action improbables au budget dérisoire. Malgré l’aspect artisanal, l’homme est très populaire dans son pays et semble bénéficier d’une certaine immunité. Ce personnage cabotin, drôle et colérique est accompagné de quelques apprentis comédiens, dont l’un, plutôt truculent, spécialisé dans des rôles efféminés.
Mais derrière l’anecdote et quelques scènes assez chaleureuses, la réalité de la dureté de ce pays aride revient inlassablement, comme pour rappeler que l’Afghanistan n’est pas exactement un pays d’opulence ou de libertés individuelles, surtout pour les femmes. Michel Senna  

HHhH

HHhH : un film de Cédric Jiménez

La mode est décidément aux biopics et tous les sujets historiques semblent de bons prétextes à faire un film.
Adaptant le roman de Laurent Binet, les scénaristes ont du penser qu’il était nécessaire que les spectateurs
connaissent de façon plus « intime » Reinhard Heydrich, l’un des pires criminels nazi, bras droit d’Himmler, un homme pratique et parfaitement inhumain, surnommé « le boucher de Prague « et qui entre autres, a mis en place la solution finale.
On assiste à son renvoi humiliant de l’armée au temps de l’ancien régime, puis à sa percée, grâce à son épouse, dans les rangs du parti nazi. L’homme fonde une gentille petite famille et parallèlement, prend du galon et fait massacrer à tout va, sans sourciller, à commencer par les SA devenus gênants pour Hitler.
Ensuite, changement de décor, on suit les aventures tragico-sentimentales, et pas toujours crédibles, de deux soldats tchécoslovaques infiltrés à Prague, et qui ont pour mission de tuer Heydrich. 
Autant dire que la structure bancale du film pose vite un problème. Il aurait fallu choisir entre le biopic et le film de guerre relatant une mission suicide, inspirée de faits réels. En outre, les deux jeunes comédiens ne font pas vraiment le poids par rapport à la prestation de Jason Clarke qui avec son air faussement calme, sa tête au carré et ses yeux bleus acier, en impose, même s’il ne dit pas grand chose. Rosamund Pike s’en sort très bien dans un rôle un peu ingrat, car déterminant au début et beaucoup moins ensuite.
La réalisation du français Cédric Jimenez est efficace et certaines séquences d’action sont prenantes, telle la fusillade finale dans l’église . Dommage qu’une certaine esthétique morbide, un peu complaisante, vienne parasiter certaines scènes. 
On y voit beaucoup d’images crues de massacres de civils, de suicides de résistants, quelque soit leur âge ou leur sexe, mais on a bien du mal à cerner les intentions de l’auteur. En dépit de certaines qualités évidentes ce film souffre surtout de son hésitation entre deux genres.

Michel Senna     

Les Rencontres de La Rochelle 2017

 

Territoires et cinéma,

L’Association des Maires Ruraux de France ,

La Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture ,

Vous invite à une réunion d’information sur le thème :

 « Comment organiser des séances de cinéma dans votre commune ? »

 

Si comme nous, vous pensez qu’une séance de cinéma est une occasion de rencontre, de divertissement et de culture, nous vous apporterons des informations pour vous permettre d’organiser de telles séances avec des films disponibles à l’issue de leur exploitation commerciale, c’est-à-dire six mois après leur sortie en salle.

Cette rencontre aura lieu durant le Festival du Film de La Rochelle

 samedi 1er juillet de 14 h à 17h30

Cinémas DRAGONS  8 Cours des Dames

17000 La Rochelle

A 14h projection Salle 1 des cinémas Dragon :

 « Diplomatie », en présence du réalisateur Volker Schlöndorff.

Ce film est notamment interprété par André Dussollier et Niels Arestrup, et retrace les rencontres entre le Général allemand Von Choltitz et le consul de Suède Nordling, rencontres qui ont permis d’empêcher la destruction de Paris par les nazis.

   A 16h30 réunion d’information Salle 4 des cinémas Dragon :

La projection sera suivie de la réunion d’information au cours de laquelle nous vous présenterons :

–      La réglementation des projections ;

–      Leur réalisation technique ;

–      Une liste d’une centaine de films à titre d’exemple (plus de 2 000 sont disponibles).

 Inscriptions :

Territoires et Cinéma 63 rue Daguerre 75014 Paris

Tel : 01 43 20 29 29 – Fax : 01 43 20 52 55

Mèl : villes.et.cinemas@wanadoo.fr

Merci de nous faire savoir si vous serez accompagné.

Vanik BERBERIAN, Président de l’AMRF, Association des Maires Ruraux de France  (www.amrf.fr / @maires_ruraux / amrf@amrf.fr)Jany ROUGER, Vice-Président de la FNCC, Fédération Nationale des Collectivités territoriales pour la Culture (http://www.fncc.fr/)Philippe GROSVALET, Président de Territoires et Cinéma  (https://territoires-cinema.fr/ / @Territoirescine / villes.et.cinemas@wanadoo.fr)

 

 

 

« Qu’est-ce que l’Art et Essai ? »

Une réponse à cette question parue  dans la revue V.O Magazine publié par nos amis du Cinéma Les Carmes à Orléans : ici

Netflix et la salle de  cinéma :

Si vous souhaitez compléter votre information après avoir lu l’éditorial de la lettre « en Bref » nous vous recommandons la lecture de la position personnelle de Michel Ferry sur son blog. A lire ici

SOFILM n°51 : Les secrets de Terrence MALICK

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Terrence Malick
Pierre Bellemare
Amy Schumer
Bong Joon-ho

18. Barbet Schroeder

Hors Cadre. Avec Le Vénérable W., le grand Barbet Schroeder clôt sa « Trilogie du mal » et revient sur sa passion pour les dictateurs, Jacques Vergès, les errements d’Oliver Stone, le traitement des homosexuels à Cuba, etc.

22. Nothingwood

Infiltré. C’était une des petites sensations cannoises : un documentaire sur Salim Shaheen, acteur, producteur et cinéaste afghan haut en couleur, auteur de plus d’une centaine de séries Z populaires jusque chez les migrants de Calais. Rencontre avec le Ed Wood afghan en pleine Croisette et son équipe.

24. En tournage avec Loznitsa

Reportage. Le 16 août prochain sort A Gentle Creature, troisième film de fiction de Sergei Loznitsa après My Joy et Dans la brume, une fresque dostoïevskienne trempée dans l’esthétique saumâtre du réalisateur ukrainien qui nous avait invité sur son tournage à Daugavpils, Lettonie. A entendre la garde rapprochée du cinéaste un tournage et une expérience particulière car : « Il y a la Lettonie et il y a Daugavpils. Ici c’est spécial… »

28. Sean Flynn, dans l’enfer du Vietnam

Story. Le 6 avril 1970, Sean Flynn a disparu sur la Highway One dans le bas du Cambodge. Sans laisser de trace. L’homme de 29 ans avait pris son ticket pour la guerre du Vietnam en tant que photo reporter. Un hasard ? Par forcément quand on a été le fils de la superstar hollywoodienne du film d’aventure Errol Flynn et qu’on a toujours préféré l’odeur de la mort et du danger à la vie du père. Récit.

34. Amy Schumer & Judd Apatow

Dialogue. Un savoureux échange sucré-salé entre le king of comedy Judd Apatow et celle qui a fait son dernier spectacle en tenue 100 % cuir, Amy Schumer. Où il est question des femmes en comédie, d’éveil sexuel précoce et de pénis beaucoup trop gros, évidemment.

42. Bong Joon-Ho

Dossier. Il était attendu en patron à Cannes ou, au moins, en scandale du festival. Finalement le grand cinéaste coréen Bong Joon-ho a débarqué en capitaine de navire imperturbable au milieu du tourbillon polémique « Netflix ». Avec Okja, fresque écolo SF à la fois naïve et grinçante, l’homme derrière The Host et Memories of Murder a même mis tout le monde d’accord. Rencontre avec un cinéaste au sommet pour éclaircir la Big Bong théorie.

68. Le mystère Malick

Enquête. Depuis la fin des années 70, Terrence Malick est devenu une sorte de J.D. Salinger ou de Thomas Pynchon du cinéma. Costumiers, maquilleurs, storyboarders, acteurs et monteurs reviennent ici pour la première fois en détail sur la méthode sauvage dont use, et parfois abuse, Malick.

80. Charles Burnett

Interview. Pionnier du cinéma néo-réaliste black avec Killer of Sheep, Charles Burnett était récemment de passage à Paris. L’occasion d’une discussion sans langue de bois autour de la place des Noirs aux Etats-Unis et dans son cinéma. Autant d’histoires de luttes sans fin pour les mêmes revendications qu’il y a cinquante ans…

86. Pierre Bellemare

POSITIF 676 | Juin 2017

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Dossier

LA NATURE DANS
LE CINÉMA CONTEMPORAIN

Critique et entretien du film
Song to Song de Terrence Malick

Critique et entretien du film
L’Amant double de François Ozon

Critique et entretien du film Visages, Villages d’Agnès Varda et JR

Marcel Ophuls, Mr Deeds va à Nuremberg

Une réflexion sur Hollywood Endings. Cinéma américain de l’âge d’or, le temps retrouvé ?

À découvrir, les expositions Mômes et Cie, L’androgyne alchimique de PascALEjandro et Montmartre, décor de cinéma.

Un retour sur le film Le Privé de Robert Altman et sur le Cinéma d’animation de Jiří Brdečka.

 

Les cahiers du cinéma

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Éditorial

Body Snatchers  par Stéphane Delorme

Événement

Cannes 2017

Pattinson l’apprenti  entretien avec Robert Pattinson – par Cyril Béghin & Stéphane Delorme
Retour de Cannes  Festival de New York – Des migrants à toutes fins utiles – Néo-réacs – Claire’s camera : Cannes l’année d’avant – Eastern – Jeune Italie – Confirmation par le picaresque – Où est passé le numérique ? – Il suffit d’une idée – Twin Peaks : le temps qu’il faut pour revenir – Anesthésie générale – S’effondrer ou être enfoncé – Cinéma positif – Moments musicaux – Tant d’enfants, si peu de sortilèges ! – Visages, visages – Vive les excentriques ! – Fraîcheur ACID
Et le film continue…  entretien avec Ahmad Kiarostami – par Nicholas Elliott
Okja  de Bong Joon-ho – par Joachim Lepastier
Visages Villages  d’Agnès Varda & JR – par Nicholas Elliott

Le Jour d’après  de Hong Sang-soo

24 heures dans la vie d’un homme  par Vincent Malausa
Jour après jour  entretien avec Hong Sang-soo – par Vincent Malausa
Magique  entretien avec Kim Min-hee – par Joachim Lepastier & Vincent Malausa

Cahier critique

Creepy  de Kiyoshi Kurosawa – par Stéphane du Mesnildot
Les Derniers jours d’une ville  de Tamer El Said – par Ariel Schweitzer
Miracle Mile  de Steve De Jarnatt – par Joachim Lepastier

Notes sur d’autres films  Album de famille (Mehmet Can Mertoglu) – Alien : Covenant (Ridley Scott) – L’Amant double (François Ozon) – Ava (Léa Mysius) – Ce qui nous lie (Cédric Klapisch) – Free Fire (Ben Weathley) – It Comes at Night (Trey Edward Shults) – K.O. (Fabrice Gobert) – The Last Girl – Celle qui a tous les dons (Colm McCarthy) – Nothingwood (Sonia Kronlund) – Retour à Montauk (Volker Schlöndorff) – Le Vénérable W. (Barbet Schroeder) – The Wall (Doug Liman) – Wallay (Berni Goldblat)

Journal

Télévision Bruno Deloye, partenaire particulier
Entretien Dominic Gagnon et les zombies du net
Exposition Le Golem sort de terre
Festival  L’Iran dévoilé
Rétrospective Le siècle d’Andrei Ujica
DVD  Zeder de Pupi Avati
DVD  L’Empereur du Nord de Robert Aldrich
News internationales
Disparitions 
Jonathan Demme, Daliah Levi, Don Gordon, Michael Parks, Manuel Pradal, Emmanuèle Bernheim

Voyage

Barcelone

Promenade cinéphile à Barcelone  par Quentin Papapietro
« Je ne suis pas un cinéaste expérimental »  entretien avec Pere Portabella – par Quentin Papapietro

Cinéma retrouvé

Marlen Khoutsiev

Courants d’âme  par Florence Maillard

Carl Theodor Dreyer

Vampyr : Le monde vampyr  par Stéphane du Mesnildot
Jour de colère : Épuration  par Florent Guézengar
Ordet : Puissance de la croyance  par Nicolas Azalbert
Gertrud : L’amour est tout  par Jean-Philippe Tessé

Derek Jarman

L’Angleterre brûle  par Cyril Béghin

BD

Misfits  par Luz

Dernier film de « Du Haibin »

« Un jeune patriote »

Bonne surprise : partie voir ce film programmé a l’Espace St-Michel, (Paris 5ème) ne connaissant rien du réalisateur, ayant, de plus, mal lu l’annonce, je pensais voir une fiction…bref, très bien renseignée…la surprise n’en fut que meilleure.

Après avoir craint d’avoir a accompagné le héros de documentaire dans un delirium nationalo-psychique augmentant crescendo, ce garçon, au début inquiétant, s’avère rapidement sincère et sincèrement étreint par le récit de l’histoire de sa patrie et de toutes ses promesses, et dont il se rêve comme l’un de ses premiers défenseurs.

Il ressort très vite que la dureté quotidienne pour lui et sa famille lui a appris à ne pas être totalement dupe de la légende, mais c’est avec d’autant plus de ferveur qu’il croit que l’effort et la loyauté peuvent, et même, vont vraiment changer les choses.

Mettre ses actes en adéquation avec ses convictions est son maître mot.

L’ascension sociale espérée par l’université enfin atteinte, la réalité politique même dans ses échelons universitaires et locaux, l’engouement économique national qui enserre lentement mais sûrement les populations, par exemple lorsque l’urbanisation amène la destruction leurs maisons, et des illusions aussi, enfin la société chinoise vue depuis la base.

Ce parcours d’humanité, un chapitrage intelligent l’accompagne ainsi qu’un montage dynamique (renseignement pris celui-ci a été effectué par Mary Stephen, dernière monteuse d’Eric Rohmer !)

A découvrir, à montrer pour vacciner contre les sursauts d’absolu qui font vite déchanter, pour tenir bon aussi dans ses convictions sociétales…

Actuellement le cinéaste accompagne son film (Paris, Quimper, St-Nazaire, Le Mans, Morlaix, Angers, Cancale…).

Celine Recchia

 

A lire !

Pour se reposer du trop-plein de films d’après le festival de Cannes nous vous recommandons deux ouvrages très différents :

De Marie José Mondzain, philosophe française, spécialiste de l’art et des images son dernier livre « Confiscation : des mots, des images et du temps » (Les Liens qui Libèrent, février 2017)

 

Du collectif de Peuple et Culture :

Alexane Brochard, Christiane Etévé, Paul fayolle
« Penser et agir en commun » (Chronique sociale 2017)

 

Mais aussi un article de « Télérama « 

Nous vous invitons a consulter l’article que Télérama a consacré à l’annonce du décès de Manuel Pradal. Il avait participé au colloque de Trévoux que nous avions co-organisé avec l’AMRF. Les équipes de nos deux structures avait échangé avec lui en duplex pour la préparation de ces rencontres au cours desquelles il avait apporté son témoignage.

Une pensée pour ses proches de la part de toute l’équipe.

Lire l’article ici

 

 

 

Festival du film de La Rochelle

Tout savoir sur le festival : programme, accréditations, renseignements pratiques : ici

Territoire et Cinéma sera présent comme chaque année :

Au cours de notre prochaine rencontre nous poursuivrons notre action « CINEMA ET EGALITE DES TERRITOIRES » destinée à permettre l’accès à des séances de cinéma à ceux qui sont éloignés d’une salle. Rappelons qu’il y a trente-huit Départements en France dans chacun desquels moins de douze communes sont équipées d’une salle de cinéma.

Rencontre « Territoire et Cinéma » Samedi 1er juillet

Cinémas DRAGONS ( 14h00 à 17h30)

8 Cours des Dames 17000 La Rochelle
Inscription :

Territoires et Cinéma 

63 rue Daguerre 75014 Paris

Tel : 01 43 20 29 29 - Fax : 01 43 20 52 55

Mèl : villes.et.cinemas@wanadoo.fr

La Lettre Mai-Juin 2017

Si vous souhaitez recevoir cette lettre par mail ou par courrier utilisez la rubrique « commentaires »

Pour lire la totalité de la lettre : En Bref MaiJuin 2017

Editorial : Le film sans la salle comme un poisson hors de l’eau ?

Le Festival de Cannes vient de s’achever, mais il n’est pas trop tard pour s’interroger sur le mini séisme qui l’a précédé lorsque l’on a appris que deux œuvres sélectionnées n’avaient peut-être pas droit de participer au Festival du film, puisqu’elles n’étaient pas destinées à sortir en salle. Et tout cela dans une actualité où une nouvelle fois la réforme de la chronologie des médias restait enlisée malgré une dernière tentative couronnée d’échec fin avril.

Du coup le débat sur la présence des films non destinés à une salle s’est focalisé sur le fait de savoir pourquoi on refuserait de considérer qu’un film peut être indifféremment vu en salle, sur une télé, sur un ordinateur, sur un téléphone portable, etc…

Un autre débat s’est instauré autour du fait que Netflix ne participait pas aux règles de financement prévues par la loi, il ne pouvait donc pas prétendre à entrer dans le circuit légal de production et de diffusion de films en France.

Mais curieusement, peu ou pas de questions ont été posées sur le rôle de la salle de cinéma et sur le caractère spécifique d’une projection dans ce cadre.

Pourtant c’est pour nous l’essentiel. De même qu’un tableau présenté dans un musée n’est pas comparable à une excellente reproduction publiée dans un livre d’art, de même qu’une symphonie orchestrée devant un public n’est pas une œuvre retransmise à la télévision, ou présentée sur un disque, de même qu’une manifestation sportive vécue n’est pas de nature identique à celle retransmise, il faut considérer qu’un film vu en salle est une expérience unique que ne saurait remplacer tout autre média. C’est toujours la position que nous avons défendue depuis la fondation de ce qui était alors « Villes et cinémas».