La lettre « En bref » Mai-Juin 2019

EDITO

Notre rencontre de La Rochelle se tiendra les 03 et 04 juillet avec un temps fort qui sera le déjeuner débat du jeudi 04.

Nous souhaitons à cette occasion échanger avec vous sur le débat qui traverse la profession aujourd’hui et qui porte sur le fait de savoir si une œuvre qui ne sera pas montrée dans une salle de cinéma peut être de même nature qu’un film «traditionnel». Donc jusque-ici lorsqu’on parle de culture cinématographique on ne parle que des films qui ont été montrés dans des cinémas. Qu’en est-il et qu’en sera-t-il des œuvres réalisées pour d’autres types d’écrans ? Car ce débat a des incidences économiques mais il a aussi de fortes résonnances culturelles. Mais bien entendu, Territoires et Cinéma est aussi concerné par les incidences économiques. C’est pourquoi vous trouverez dans les pages centrales une série de prises de position émanant de tous les secteurs de l’industrie cinématographique. C’est l’occasion de montrer tous les risques que comporte une situation lorsque la seule rentabilité économique prime sur tout autre objectif. Les optimistes diront que le cinéma s’est tiré de beaucoup d’autres situations par le passé, et que par exemple la concentration réalisée par le développement des multiplexes n’a pas empêché le maintien de salles de proximité dans un nombre – certes insuffisant – de communes.

Le risque aujourd’hui est plus grand, car il met en cause le mode de fonctionnement d’une industrie où l’initiative personnelle joue un rôle extrêmement important dans le secteur de la production comme dans celui de la réalisation. Ce qui est particulièrement en péril, c’est un système où la réalisation des premiers films, comme celle des films à petits budgets, n’arriveraient plus à trouver les financements publics nécessaires, si au nom même de la sacro-sainte concurrence le dispositif actuel (avance sur recettes, financement par les chaînes de télévision, etc…) était amené à disparaître.
Pour échanger sur ces questions rendez-vous donc le 04 juillet à La Rochelle pour le déjeuner-débat.

Renseignements pratiques et
inscription en nous écrivant :
– par mél : villes.et.cinemas@wanadoo.fr
– par courrier : Territoires et Cinéma
3 rue du Maine 75014 Paris

 

Vous pouvez lire la lettre « En bref » dans a totalité ici

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Douleur et Gloire

Me laissant porter par l’histoire -sublimée par la présence de Pénélope Cruiz (désolé mais c’est ainsi pour moi) ce n’est qu’à la sortie de la salle que je me suis dit : « Mais c’est un beau film ».
Peu m’importe qu’il soit, ou pas, ce soir la palme d’or.
Peu m’importe, moi qui suis un « cinéphage », que Pédro Almódovar fasse ou non son autobiographie. Ces commentaires je les laisse aux cinéphiles avertis… ou pas.

Ce qui m’intéresse c’est l’histoire. Après avoir connu la gloire Salvador, le personnage principal de cette histoire, a des douleurs physiques et morales. C’est à mon sens le sujet du film.

Ces douleurs sont elles la conséquence de sa déchéance ou est ce l’inverse ?
Toujours est t-il que l’artiste ne va bien que lorsque il pratique son art.

Le jeune Hamed

Traiter d’un sujet aussi complexe n’est certes pas facile. Mais passé le premier quart d’heure durant lequel nous est montré l’endoctrinement de ce jeune, j’ai moins apprécié la « simplicité » qui l’emporte par la suite.

Sa vie dans un centre spécialisé -après une tentative de meurtre de sa part au nom de sa foi-, son séjour dans une ferme avec la rencontre d’une jeune fille amoureuse de lui, n’apportent pas grand-chose au sujet si ce n’est de montrer les interdits de sa religion.

Et j’attends avec impatience vos commentaires…

Lourdes

Lourdes
Le choix des réalisateurs -Thierry Demaizière et Alban Teurlay– est de laisser les malades, handicapés, religieux, ambulanciers, accompagnateurs… raconter LEUR pèlerinage.
Sans juger ils réussissent ainsi à exprimer la ferveur mais aussi et surtout l’humanité qui s’en dégage.
Ce documentaire nous montre que Lourdes est un lieu où quelque soit son origine, sa nationalité, son statut social… chaque personne est égale à l’autre.
Filmer cela avec une réelle beauté dans l’image fait de ce « documentaire » un très beau film.

el reino

Il y a des films dont on sait, dès les premières minutes que l’on ne va pas décrocher un instant. Ei Reino est assurément de ceux là. L’histoire de ce politicard peu scrupuleux qui se retrouve impliqué dans un scandale et qui refuse de payer les pots cassés, est tout simplement passionnante. On suit, sans en perdre une miette, la marche de cet homme déterminé à protéger son train de vie et sa famille en contre-attaquant ses ex-comparses.
La mise en scène de Rodrigo Sorogoyen est épatante, frénétique ou posée, illustrant toujours l’urgence du héros (?) qui se démène pour sortir la tête de l’eau.
Le film offre une belle galerie de portraits de corrompus et l’interprétation est dans son ensemble épatante. Antonio de la Torre, quasiment dans chaque plan, insuffle une énergie incroyable à son personnage qui entre dans des spirales infernales. Thriller nerveux, haletant, et toujours surprenant jusqu’à son face à face médiatique final lucide et intense , El reino est très une grande réussite du genre. Michel Senna

Les Multiplexes s’imposent au détriment des petites salles

Tel est le titre d’un article paru dans le journal Le Monde du Vendredi 17 mai portant en sous titre : Toujours plus nombreux, toujours plus rentables ces structures de 8 écrans et plus attirent 60% des spectateurs. Il s’en construit en moyenne 6 par an.
La carte illustrant cet article porte en légende « un français sur deux a accès au cinéma dans sa commune ».
A Territoires et Cinéma nous disons depuis longtemps que « un Français sur deux n’a pas accès au cinéma dans sa commune ». C’est d’ailleurs la raison de notre action pour l’égalité des territoires en matière d’équipements cinématographiques.
Cet article a aussi fait réagir Michel Ferry – Cinémas Les Carmes à Orléans et Le Sélect à Granville.
Pour lui « le sujet que l’article n’aborde pas, est celui de la programmation.
Peut-être eut-il été utile aussi d’aborder la question de l’accès aux films des multiplexes au détriment des autre cinémas ? Parce qu’après tout, ce sont des films que les spectateurs viennent voir, avant d’aller au cinéma. »

Avec l’aimable autorisation du journal Le Monde voici cet article en totalité en format pdf :> 20190517·LM_P·20

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Cinéma indépendant : ça tourne ou ça coupe ?

Malgré la présence de la sélection Acid (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) au festival de Cannes, le cinéma indépendant a peur de se faire manger par les grosses productions françaises.
Dans son émission « le Nouveau Rendez-Vous » du 15 mai 2019 sur France Inter Laurent Goumarre reçoit Michel Leclerc, cinéaste ; François Barge-Prieur, journaliste et critique ; Caroline Bonmarchand, productrice et Véronique Le Bris, journaliste et fondatrice du prix Alice Guy

« …Et par ailleurs, le cinéma, c’est aussi un art » – une tribune de la S.R.F. (Société des réalisateurs de films)

Tribune de la Société des réalisateurs de films (SRF)
On se souvient de la célèbre formule d’André Malraux : « le cinéma est un art ; et par ailleurs c’est aussi une industrie ». Pendant des décennies, cette conception duale (art et industrie) a fondé toutes les politiques françaises de soutien au secteur, faisant du cinéma français le contre-modèle le plus puissant au cinéma américain.
Cette politique s’est avant tout incarnée dans l’action du CNC, et son système de taxation des billets de cinéma qui permet, sans demander un sou de plus aux contribuables, de rééquilibrer sans cesse les deux pôles, tout en s’adaptant aux nouveaux usages.

Sommaires des revues Mai 2019

Les cahiers du cinéma :

Paris brûle-t-il ? par Stéphane Delorme
Cannes 2019 :
Douleur et gloire de Pedro Almodóvar
À cœur ouvert par Jean-Sébastien Chauvin
L’écran qui accompagne entretien avec Pedro Almodóvar – par Marién Neveu-Agero & Jean-Philippe Tessé
Du corps à la couleur entretien avec José Luis Alcaine – par Jean-Philippe Tessé
Musique secrète entretien avec Alberto Iglesias – par Jean-Philippe Tessé
Parasite de Bong Joon-ho
Dans la prison de verre par Stéphane du Mesnildot
Sibyl de Justine Triet
Anatomie de l’actrice par Stéphane du Mesnildot
Une nécessité de fiction entretien avec Justine Triet – par Jean-Philippe Tessé
Promesses cannoises : toutes les sélections du festival
Un an après, où est passé Le Livre d’image ? par Joachim Lepastier
Cahier critique
Les Météorites de Romain Laguna – par Paola Raiman
Quand nous étions sorcières de Nietzchka Keene – par Sophie Charlin
Passion de Ryusuke Hamaguchi – par Vincent Malausa
Notes sur d’autres films Le Chant de la forêt (João Salaviza & Renée Nader Messora) – L’Esprit des lieux (Stéphane Manchematin & Serge Steyer) – Fugue (Agnieszka Smoczynska) – Jessica Forever (Caroline Poggi & Jonathan Vinel) – Meurs, monstre, meurs (Alejandro Fadel) – Petra (Jaime Rosales) – Nous finirons ensemble (Guillaume Canet) – Permanent Green Light (Dennis Cooper & Zac Farley) – The Reports on Sarah and Saleem (Muayad Alayan)
Journal
Reportage À Grenoble, au bout de chaque rue un cinéma
Métiers Colère en fin de chaine – le live blanc de la post-production cinéma
Reprise Mini block-Buster (Les Lois de l’hospitalité de Buster Keaton)
Patrimoine Le bal du patrimoine (Toute la mémoire du monde à la Cinémathèque)
DVD Danielle Darrieux, forteresse cachée (Battement de cœur et Premier Rendez-vous d’Henri Decoin)
Disparition Stanley Donen, la danse éternelle, Bibi Andresson, Seymour Cassel, Marlen Khoutsiev, Larry Cohen, Dominique Noguez
Jean-Pierre Beauviala, l’inventeur
Festivals : Brive, d’un visage l’autre
7ème Lune prend son envol
Cinéma du réel : l’idée et le geste
Nouvelles du monde
Disparitions
Analyse de séquence
Un jour à New York de Stanley Donen et Gene Kelly
Exil à Main Street par Stéphane Delorme
Cinéma retrouvé : Virginie Thévenet L’effrontée par Hugues Perrot et Paola Raiman
La nuit porte conseil entretien avec Virginie Thevenet – par Hugues Perrot et Paola Raiman
Trois femmes de Robert Altman
Je suis trois femmes par Pacôme Thiellement
Hommage : Agnès Varda
À Daguerre comme à la guerre entretien avec Rosalie Varda, Cecilia Rose et Julia Fabry – par Carolina Lucibello & Louis Séguin
Agnès V. par Jane B. entretien avec Jane Birkin – par Louis Séguin
Romantique mais pas trop entretien avec Joanna Bruzdowicz – par Paola Raiman
Le pont des arts entretien inédit avec Agnès Varda – par Stéphane Delorme
Varda du coq à l’âne Du coq à l’âne – Le désir de structure – Beau regard – À la main – Memento Mori – Le nu – Le bonheur – De la pierre… – … à l’écorce – Art brut – Jeux de mots – Elle et les autres – Avec ou sans toit – La voix de Varda
The End
Partage de l’intime

 

POSITF

Michel Deville,  les jeux de l’amour et du hasard

Entretien avec Clint Eastwood par Pierre Berthomieu et John Wranovics.

Critique du film Douleur et Gloire
de Pedro Almodóvar par Ariane Allard.

Entretien avec Juliette Binoche par Yann Tobin.
Voix Off : J’ai raté Woodstock pour pouvoir tourner le film, Martin Scorsese.

Chantier de réflexion :
Trois notes impromptues sur la réalité virtuelle de Adrien Gombeaud

Cinéma retrouvé :
Tombeau de Jean Vigo d’Alain Masson

SOFILM

 

Andreï Zviaguintsev

Hors-cadre. En quelques films (Léviathan, Faute d’amour), il a fâché pas mal de monde avec des scènes de beuveries mémorables. Mais au fond, c’est quoi le problème des Russes avec l’alcool ?

Rome: Salò de hipsters

Reportage. En 20 ans, le quartier de Pigneto à Rome, immortalisé par Pasolini dans son premier film Accattone, a bien changé, jusqu’à devenir un symbole de la gentrification à l’italienne. Mais les résistances citoyennes et artistiques s’organisent…

Jean Dujardin

Entretien. Pour rester en liberté, celui qui est passé d’un personnage de surfeur à l’Oscar du meilleur acteur expérimente d’autres cinémas : l’obsession et le retour à l’animal dans Le Daim de Quentin Dupieux, l’affaire Dreyfus vue par Roman Polanski (J’accuse), avant un retour – enfin – à l’agent OSS 117 adoré. Entre chaque partition, la tentation de prendre la contre-allée pour de nouveau s’appartenir.

À quoi rêvent les acteurs?

Dossier. Comme personne ne le leur demande, on a voulu savoir ce qu’ils joueraient dans leurs rêves les plus fous.
+ Table ronde : y a-t-il encore un cinéma d’acteur en France ? Réponse avec Vincent Maraval, Axelle Roppert, Pierre Salvadori et Claire Blondel
+ Reportage : infiltré dans l’Actor’s Studio français et au cours Simon avec les graines de stars.

Antonio Banderas

Entretien. Héraut de la Movida avant de devenir la star latino d’Hollywood que l’on connaît, Banderas incarne dans Douleur et Gloire, sans l’imiter, son buddy de toujours : Pedro Almodóvar. Un rôle qui appelle un premier bilan, où il est question de la camaraderie de Brad Pitt et d’une Salma Hayek changée en piñata.

Ladj Ly

Portrait. Invité surprise de la sélection officielle du Festival de Cannes 2019 avec son premier long métrage de fiction, Les Misérables, le nom de Ladj Ly est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Mais qui est vraiment l’homme à la caméra de Clichy-Montfermeil ?

Crash

Légende. En 1996, J.G. Ballard se rendait à Cannes avec l’équipe de Crash, adaptation de son étrange livre de 1973 par David Cronenberg. Pour vivre sa consécration par le monde du cinéma ? Plutôt pour y expérimenter le dérapage et mordre l’asphalte le temps d’un des plus grands scandales du festival.

The Divine Comedy

Extra. À ses débuts, il a glissé des dialogues de À bout de souffle dans sa pop orchestrale, puis rebelote avec la voix d’Audrey Hepburn. L’Irlandais Neil Hannon, alias The Divine Comedy, a évidemment un avis singulier sur le cinéma.