A la veille de la reprise des salles de cinéma -ce dont nous nous réjouissons- notre motif de satisfaction de ce mardi 18 mai est la publication au Journal Officiel du décret d’application portant, à titre provisoire, les taux d’aide de 30 à 60 %.
Ceci conformément à la réponse de la ministre de la Culture, suite à une question écrite de Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret que nous avions publié ici le 16 avril dernier.
Ce décret est téléchargeable soit par un clic sur la photo, soit sur ce lien.
Archives mensuelles : mai 2021
Notre lettre « en bref » – mai/Juin 2021
EDITO
A l’heure de la réouverture et des élections les salles peuvent compter sur les élus.
C’est la réouverture. Était-il si nécessaire de fermer, pour réouvrir, puis refermer, puis enfin revenir par étape à une réouverture que l’on ne peut qualifier de totale puisque demeure des restrictions sur la fréquentation au moins jusqu’à fin juin, et une inquiétude si la situation sanitaire s’aggravait.
Mais en tout cas le retour à la normale est programmé, dégageant la voie pour les salles de cinéma, comme pour les festivals.
Ainsi s’achève donc la période de loin la plus difficile que le cinéma ait connu depuis ses origines.
Mais juin sera aussi marqué par les élections départementales et les élections régionales. C’est l’occasion de souligner le soutien apporté par les élus à la création comme à la diffusion des films. Sans cela nombre de films n’auraient pu trouver leurs financements, et bon nombre de salles n’auraient pu poursuivre leurs activités.
Dans l’actualité, deux dernières marques de l’intérêt porté par les élus au cinéma, répondant notamment aux demandes des organisations professionnelles : Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret, a tout d’abord posé une question écrite au Ministère de la culture, il a été ensuite l’initiateur d’une proposition de loi, vous trouverez en page 1 des informations sur ces deux initiatives.
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Cinéma : le calendrier concerté des sorties de films est mort-né
Un autre article, daté du 6 mai et en lecture libre sur le site du journal Le Monde, attire notre attention car dès la réouverture des salles la bagarre va reprendre… Quel gâchis !
Une autorégulation visant à apaiser la concurrence lors de l’arrivée sur les écrans de près de 450 œuvres n’a pas convaincu les studios américains et les grands groupes français.
Faute de combattants, la réunion entre tous les distributeurs de cinéma qui s’est tenue mercredi 5 mai sous l’égide du Centre national du cinéma (CNC) a démontré l’impossibilité d’une autorégulation des sorties de films. Seuls les indépendants militaient pour une telle solution. Les filiales des studios hollywoodiens comme les grands groupes français s’y sont opposés.
Après plus d’une année de pandémie de Covid-19, près de 450 longs-métrages français et internationaux sont en attente d’une date de retour sur les écrans français, à partir de la réouverture des salles de cinéma, le 19 mai. Face à l’embouteillage historique qui attend le 7e art, l’Autorité de la concurrence avait exceptionnellement donné son accord, le 16 avril, à une entente temporaire des distributeurs pour qu’ils éclusent la montagne de films en stock. Ce qui aurait permis aux films les plus fragiles de trouver leur public, malgré la concurrence effrénée des superproductions américaines et des très gros films français.
Les organisations représentatives du secteur, le Syndicat des distributeurs indépendants (SDI) et Distributeurs indépendants réunis européens (DIRE) se sont prononcés, mercredi, en faveur du projet d’accord esquissé par le CNC et visant à organiser un calendrier des sorties jusqu’à la fin de l’année. En revanche, la principale organisation du secteur, la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), a joué la politique de la chaise vide.
Contradictions internes
La FNEF regroupe à la fois des indépendants, les filiales hexagonales des studios hollywoodiens à l’exception de Disney, et les grands groupes français, comme Pathé Films, UGC Distribution, Gaumont, MK2 Films, ou encore Studiocanal. Tiraillée par des contradictions internes, la FNEF n’a pas participé – en tant qu’organisation – à la réunion, tout en laissant ses membres le faire s’ils le souhaitaient.
Les studios américains, hostiles à un tel projet puisque leurs sorties sont généralement décidées mondialement depuis Los Angeles, n’y sont pas venus. Disney non plus. Ni les grands groupes français. Les rares présents, comme Gaumont ou Studiocanal, ont affirmé qu’ils ne souhaitaient pas signer l’accord. Face à un tel camouflet, le CNC a invité les organisations présentes à sonder leur adhérents pour décider de donner suite ou non aux discussions. Un accord uniquement entre distributeurs indépendants n’aurait pourtant pas de sens.
A deux semaines de la réouverture des cinémas, aucun garde-fou n’est donc mis en place pour éviter une concurrence portée à son paroxysme entre les films. Une situation d’autant plus délicate pour le cinéma d’auteur que les accords interprofessionnels, signés en 2016 pour garantir une diversité des films en salles et leur assurer une durée minimale d’exposition, sont aujourd’hui lettre morte.
Nicole Vulser – Le Monde
Source : journal Le Monde
Pour la culture, une réouverture dans la défiance
A la veille d’une réouverture partielle, entre soutien et sentiments de relégation, Le Monde –dans un édito de son site internet– fait part du malaise évoqué par les acteurs de la culture, dès lors que la culture est rangée dans la catégorie non essentielle
Le 19 mai, salles et expositions rouvriront après plus de six mois d’arrêt. Cela représente une perspective, mais il subsiste encore beaucoup d’incertitudes.
La culture a enfin un horizon. Le 19 mai, les salles de cinéma et de spectacle, les théâtres, les musées et les monuments rouvriront leurs portes au public après plus de six mois d’arrêt. Ce déconfinement tant attendu des lieux de culture, annoncé par Emmanuel Macron le 29 avril, constitue une vraie renaissance pour les professionnels et les spectateurs.
Après une année 2020 marquée par l’annulation des festivals, des expositions, et le report de nombreux films et spectacles, après des mois de promesses trop souvent retardées, l’été culturel va tenter de retrouver son cours. Les artistes vont enfin jouer devant un public et non plus derrière des écrans ; les villes et les territoires vont retrouver les manifestations et les festivals sur lesquels ils ont bâti leur attractivité, leur identité et leur réussite économique ; enfin, des milliers d’intermittents, de techniciens, musiciens et comédiens, vont revivre leur passion.
Ces perspectives comportent toutefois leur lot d’incertitudes. D’abord, les espoirs pourraient vite être douchés dans certaines zones, en raison des conditions posées à la réouverture : taux d’incidence, saturation des services de réanimation. En Ile-de-France et en région PACA, pour l’instant, ces conditions sont loin d’être réunies, et rien ne dit qu’elles le seront le 19 mai. L’embellie attendue dépendra aussi des précisions à venir sur les jauges : certains musées ou salles de spectacle dépendant de leur billetterie renonceront à ouvrir s’ils ne peuvent recevoir assez de public pour couvrir leurs frais. Les promesses estivales dépendent encore des aléas du printemps.
Renouer les liens
Il s’agira ensuite de retisser des liens avec un public sevré depuis des mois. L’impatience de renouer avec le spectacle vivant l’emportera-t-elle ? Ou, au contraire, le public, habitué ces derniers mois aux écrans individuels et aux offres innombrables des plates-formes numériques, va-il hésiter à se réunir derrière des masques et à bonne distance, alors que le virus circule encore ? L’accentuation de la fracture entre les pratiques patrimoniales et numériques de la culture est un risque qu’il ne faut pas écarter.
L’autre lien distendu est celui entre le pouvoir politique et un milieu artistique qui s’est senti, à tort ou à raison, méprisé. La réouverture ne va pas effacer comme d’un coup de baguette magique la frustration vécue par certains. L’élection d’Emmanuel Macron, grâce à son érudition, son amour des lettres, sa passion pour René Char ou Pierre Soulages, avait soulevé un vent d’espoir. « On n’a pas vu cela depuis Mitterrand », se réjouissait-on. La déception n’en a été que plus vive, lorsque la culture a été reléguée pendant la pandémie au rang d’activité « non essentielle », comme n’importe quelle boutique de vêtements ou de chaussures.
L’exécutif n’a pas lésiné sur les fonds de secours et autres plans pour aider le secteur. Les pays voisins ont, eux aussi, et parfois bien plus durement, mis sous cloche les activités culturelles pendant de longues périodes. Tout cela n’empêche pas aujourd’hui une défiance manifeste du monde de la culture, qui s’est exprimée lors des occupations de théâtres et par des prises de position diverses, en faveur du statut des intermittents ou des auteurs, notamment. Le déconfinement ne suffira pas à renouer le lien entre Emmanuel Macron et ceux qu’il avait lui-même appelés, le 6 mai 2020, à « enfourcher le tigre » pour terrasser l’épidémie. Il faudra bien plus que des formules imagées pour sortir le secteur culturel de sa convalescence.
Le Monde
J-P. Sueur présente une proposition de loi renforçant les aides des collectivités aux cinémas

Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, a déposé une proposition de loi modifiant la loi du 13 juillet 1992 relative aux aides des collectivités territoriales aux cinémas, qu’il avait présentée devant le Parlement et fait adopter au nom du gouvernement alors qu’il était Secrétaire d’État aux collectivités locales.
Cette loi du 13 juillet 1992 portant sur l’action culturelle des collectivités locales autorise les communes, les départements et les régions à apporter des aides directes aux salles de spectacle cinématographique. Elle permet l’attribution de subventions d’investissement ou de fonctionnement aux établissements cinématographiques qui réalisent moins de 7500 entrées hebdomadaires ou qui dépassent ce seuil mais qui sont classés Art et Essai.
C’est ainsi que depuis 2014, près de 50 projets ont obtenu 23 millions d’aides de la part des collectivités locales pour 190 millions d’euros investis.
Or, le Conseil d’État a récemment considéré que la loi du 13 juillet 1992 ne pouvait servir à la création de nouveaux cinémas dans une commune par des entreprises existantes dont le siège est situé dans une autre commune. Cette décision limite fortement les effets de la loi de 1992, telle qu’elle a été écrite, présentée et adoptée.
Jean-Pierre Sueur propose donc de la modifier en précisant dans le code général des collectivités territoriales que les communes et les départements peuvent attribuer des subventions à des entreprises existantes pour la création, l’extension, la modernisation et le fonctionnement des salles de spectacle cinématographique.
Cette proposition de loi, co-signée notamment par Sylvie Robert et Patrick Kanner, a donné lieu à une concertation avec les représentants des instances représentatives du cinéma français.
Alors que les cinémas ont été durement impactés par la crise sanitaire, avec une activité totalement à l’arrêt depuis plus de six mois, il est essentiel de permettre aux collectivités territoriales de leur attribuer des aides publiques, y compris pour des créations d’établissements.
Voici le lien vers la proposition de loi :
http://www.senat.fr/leg/ppl20-548.pdf
du 9 au 15 juin : LE FESTIVAL AVANT-PREMIÈRES TÉLÉRAMA
Pour célébrer le retour en salles, Télérama et ses partenaires historiques, l’Association Française des Cinémas Art et Essai et BNP Paribas, organisent du 9 au 15 juin, un nouveau festival : le Festival Avant-premières Télérama (ex « Retour en salles »)
7 films en avant-première y seront proposés au tarif unique de 5€ chaque place sur présentation du Pass Télérama partout en France dans les nombreuses salles Art et Essai participantes. La programmation sera dévoilée d’ici la fin de la semaine.
Le pass sera disponible dans le numéro spécial cinéma du 26 mai, consacré à la réouverture des salles. Il sera également disponible sur Télérama.fr pour les abonnés.
L’opération accompagne un numéro spécial dédié au cinéma ; une campagne de communication importante dans les médias, en affichage, en digital, sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les salles de cinéma sera mise en place.
Source : site de l’Afcae