L’homme qui tua Don Quichotte


Le dernier film de Terry Gilliam porte assurément sa griffe et c’est finalement ça le plus important. Car peu importe si ce projet qui l’a accompagné durant des longues années, et qui a subi bien des avatars, était à la hauteur des espérances.
Car bien que trop long et un peu boursouflé, le film ne manque pas d’énergie bouillonnante et de créativité. On pense surtout à Fisher King pour la partie folie douce et rédemption et au Baron de Munchausen dont le pseudo Don Quichotte semble un lointain parent. La mise en scène est dynamique et le réalisateur a tiré un beau parti des décors naturels d’une Espagne aride.
Comme souvent chez Gilliam, on oscille, dans cette fuite effrénée, entre le rêve éveillé et la réalité, à travers les yeux d’un réalisateur désabusé, interprété par Adam Driver, qui a mis son idéalisme de côté et se retrouve confronté à des situations de plus en plus anormales, au fin fond de l’Espagne. Le réalisateur en profite pour régler quelques comptes personnels avec le monde « maffieux » du cinéma.
Dommage que l’alchimie entre les deux comédiens ne prenne que partiellement. Autant Jonathan Pryce (Brazil), dans son rôle de pseudo Don Quichotte, s’avère truculent, touchant et subtil, autant Adam Driver, moins expérimenté, joue l’ahurissement sur un mode un peu répétitif.
Reste un film foisonnant et inégal mais toujours captivant car la plupart du temps imprévisible. Ce n’est pas si mal à une époque de grand formatage !
Michel Senna

LES CAHIERS DU CINEMA Mai 2018

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Cannes 2018
Promesses cannoises

Compétition :
Asako I & II de Ryusuke Hamaguchi – par Hidetake Yuki & Abi Sakamoto
L’Été de Kirill Serebrennikov – par Eugénie Zvonkine
3 Visages de Jafar Panahi – par Mamad Haghighat
Hors compétition :
10 ans en Thaïlande – par Aliosha Herrera
Un Certain regard :
In My Room d’Ulrich Köhler – par Stéphane Delorme

Quinzaine des réalisateurs :
Les Oiseaux de passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego – par Nicolas Azalbert
Semaine de la critique :
Diamantino – dialogue entre Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt

ACID :
La valeur d’exemple entretien avec Fabienne Hanclot, Régis Sauder et Idir Serghine

Cinq entretiens sur la production :
Charles Gillibert La marge au centre
Emmanuel Chaumet Prises de risques
Marianne Slot Les vies de Marianne
David Thion Une logique de désir
Sandra Da Fonseca Jeune productrice

Cannes 68
Historique par la rédaction (Cahiers du Cinéma n°203, août 1968)
Fin d’un festival : Cannes par Michel Delahaye (Cahiers du Cinéma n°203, août 1968)

Cahier critique
Le ciel étoilé au-dessus de ma tête d’Ilan Klipper – par Vincent Malausa
L’épouvantail entretien avec Ilan Klipper – par Stéphane Delorme
Manhattan Stories de Dustin Guy Defa – par Ariel Schweitzer
Ghost World + Peanuts entretien avec Dustin Guy Defa – par Nicholas Elliott
Retour à Bollène de Saïd Hamich – par Jean-Philippe Tessé
Revoir Bollène entretien avec Saïd Hamich – par Jean-Philippe Tessé
Senses de Ryusuke Hamaguchi – par Nicholas Elliott
Trains de vie / Les 7 Déserteurs de Paul Vecchiali – par Jean-Sébastien Chauvin
En guerre de Stéphane Brizé – par Jean-Philippe Tessé
Ready Player One de Steven Spielberg – par Jean-Philippe Tessé

Notes sur d’autres films Les anges portent du blanc (Vivian Qu) – Cornelius, le meunier hurlant (Yann Le Quellec) – Corpo Elétrico (Marcelo Caetano) – Daphné (Peter Mackie Burns) – Des spectres hantent l’Europe (Maria Kourkouta & Niki Giannari) – Une année polaire (Samuel Collardey)
Journal
Découverte Georges Nasser, histoire d’un retour
Box-office Les Garçons sauvages tiennent le cap
Hommage Milos Forman, quand la scène craque
Hommage Stéphane Audran, un regard au-dedans
Plateforme Netflix, annihilation ?
Reprise La Femme insecte de Shohei Imamura : histoire du Japon par les insectes
Reprise Une certaine rencontre de Robert Mulligan : étrangers intimes

Festival Brive : des jeux et des expériences
Festival Cinéma du Réel : quel réel ?
Festival Cinélatino : dans l’intensité de 68

Analyse de séquence
Le Conte de la Princesse Kaguya d’Isao Takahata
Terreur de la douceur par Stéphane Delorme

Le cinéma militant à l’heure des collectifs. Slon et Iskra dans la France de l’après-1968 de Catherine Roudé (livre)
Les Fantômes de mai 68 de Jacques Kebadian et Jean-Louis Comolli (livre)
Sur un film oublié de Jean-Luc Godard – Un film comme les autres de Jean-Luc Godard

Portfolio
Chris Marker
L’archive infinie – documents commentés par Raymond Bellour, Jean-Michel Frodon et Christine Van Assche
Cent soleils par Cyril Béghin

Les films primés à Cannes

Le palmarès du festival de Cannes 2018  

 Sélection Officielle.

Dans une sélection de 21 films le Jury 2018 a retenu :

– La Palme d’or a été attribuée à Hirokazu Kore-eda pour «Une affaire de famille».

– Le Grand prix du Festival de Cannes a été décerné à Spike Lee pour «BlacKkKlansman».

– Le prix du Jury a été attribué à Nadine Labaki pour «Capharnaüm».

– Une Palme d’or spéciale a été remise à Jean-Louis Godard pour «Le livre d’images».

– Le prix d’interprétation masculine récompense l’acteur Marcello Fonte pour son rôle dans «Dogman» de Mateo Garrone.

– Le prix de la mise en scène a été attribué à Pawel Pawlikowski pour «Cold War».

– Le prix du scénario a récompensé deux films : «Trois Visages» de Jafar Panahi, et «Lazzaro» de Alice Rohrwacher.

– Le prix d’interprétation féminine revient à l’actrice kazakhe Samal Yeslyamova pour «Ayka» de Sergueï Dvortsevoy

– La Caméra d’or, récompensant un premier film toutes sections confondues, a été décernée à Lukas Dhont, le jeune réalisateur de «Girls».

– La Palme d’or du court-métrage a été attribuée à Charles Williams, pour «All these creatures».

Sélection « un certain Regard »

Le Grand Prix :  Border dAli Abbasi,

Le prix spécial du jury :  The Dead and the Others  de João Salaviza et Renée Nader Messora,

Le prix du meilleur scénario : Sofia de Meryem Benm’barek 

Le prix de la meilleure mise en scène : Donbass de Sergei Loznitsa .

Le  prix d’interprétation : Victor Polster pour son rôle dans « Gir ».

Cinéfondation

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages présidé par Bertrand Bonello et composé de Khalil Joreige, Valeska Grisebach, Alanté Kavaïté et Ariane Labed, a décerné les prix de la Cinéfondation.

Premier Prix : EL VERANO DEL LEÓN ELÉCTRICO (The Summer of the Electric Lion) réalisé par Diego CÉSPEDES, Universidad de Chile – ICEI, Chili

Deuxième Prix ex aequo :

  • KALENDAR (Calendar) réalisé par Igor POPLAUHIN, Moscow School of New Cinema, Russie
  • DONG WU XIONG MENG (The Storms in Our Blood) réalisé par SHEN Di, Shanghai Theater Academy, Chine

Troisième Prix : INANIMATE réalisé par Lucia BULGHERONI

La Sélection comprenait 17 films d’étudiants en cinéma choisis parmi 2 426 candidats en provenance de 512 écoles de cinéma dans le monde.

Cette fois c’est la Ministre de la Culture qui parle de la chronologie des média !

Le statu quo n’est objectivement plus tenable aujourd’hui” a déclaré Françoise Nyssen au sujet de la chronologie des médias, le 12 mai à Cannes, précisant qu’elle avait demandé au médiateur “de se concentrer sur les 4 points essentiels de blocage : la dérogation pour réduire à 3 mois l’exploitation des films en salles, l’avancée de la fenêtre de télévision payante, la durée de cette fenêtre de télévision payante et la place de la vidéo par abonnement”. Les médiateurs définiront donc le cadre des nouvelles négociations, hors duquel “il ne sera pas possible de discuter. Il faut aboutir et sans accord, je prendrai mes responsabilités et j’agirai par la loi”, a rappelé la ministre de la Culture.

sourceici

Le combat de la régulation

« Elle est, rappelle Françoise Nyssen s’adressant aux réalisateurs, la condition d’exercice de vos libertés. C’est par la régulation que l’on garantit la diversité culturelle. C’est par la régulation que l’on crée de la valeur et qu’on la protège. » Aujourd’hui, des chaines et des plateformes vidéo s’établissent hors de France pour échapper aux obligations de financement de la création. Nous devons, au niveau européen, imposer à ces acteurs les mêmes obligations de financement que les acteurs traditionnels établis en France. Il faudra aussi imposer un quota d’œuvres européennes sur les plateformes de vidéo à la demande.

Quant à la chronologie des médias, elle n’est plus adaptée. Sa réforme doit atteindre deux objectifs : améliorer l’accessibilité des œuvres, en prenant la juste mesure des attentes et des usages des spectateurs et garantir le meilleur financement possible pour les créateurs, en favorisant dans la chronologie les diffuseurs qui sont le plus engagés et les plus vertueux à l’égard du cinéma et de sa diversité.

Adapter la régulation actuelle, c’est aussi prendre de nouvelles mesures pour lutter contre le piratage. L’essentiel de notre arsenal porte aujourd’hui sur le téléchargement pair à pair, alors que le piratage se fait désormais dans 80% des cas en streaming ou en téléchargement direct. « Nous devons agir sur toutes les formes de piratage en faisant évoluer le mécanisme de riposte graduée et en plaçant la priorité sur la lutte contre les sites pirates, de façon à les assécher de toute ressource et les faire disparaître », a affirmé Françoise Nyssen. La ministre souhaite que des « listes noires » soient établies par la HADOPI, pour permettre aux annonceurs, aux services de paiement ou aux moteurs de recherche de connaître les sites illicites et de cesser toutes relations avec eux ; Il faudra aussi se donner les moyens de bloquer ou déréférencer les sites, et tous les sites miroirs qui se créent après la fermeture du site principal. Ce pouvoir pourrait être confié à la HADOPI, en lien avec le juge, pour répondre à la double exigence d’une suppression rapide et durable des sites pirates.

source : ici

L’ile aux chiens

L’île aux chiens… un os sans moelle !

Le dernier film d’animation de Wes Anderson mettant en scène des chiens dans un univers rétro-futuriste, avait de quoi intriguer. Et effectivement, l’animation est très inventive et le propos original.
Dans un Japon quasi totalitaire, les chiens, porteurs de maladie, sont violemment mis à l’écart sur une île poubelle au large du continent.
On suit alors le parcours de quelques uns d’entre eux et celui d’un enfant venu rechercher son toutou contaminé.
Le problème, c’est qu’une fois passées ces scènes d’exposition, le film a bien du mal à décoller, faute de définir de véritables enjeux. On est loin du remarquable The Grand Budapest Hotel qui marqua une étape importante dans la carrière du réalisateur.
Malgré le dynamisme de son montage et une musique d’accompagnement qui s’emploie à donner le rythme, je dois avouer avoir lutter pour rester attentionné, tellement les effets de mise en scène me sont apparus répétitifs et les dialogues entre chiens assommants. Qu’il s’agisse des animaux ou des humains, les personnages très froids et distants ne suscitent aucune sympathie et le scénario tortueux ne semble aller nulle part. Tout cela finit par paraître vain, malgré des trouvailles ici et là.
Bref, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce film, tout créatif visuellement qu’il soit, manque à mes yeux, véritablement de chien ! Michel Senna

Les Jurys du Festival de Cannes 2018

Jury sélection officielle

 

Cate Blanchett – Présidente
(Actrice, productrice, australienne)

Chang Chen
(Acteur, chinois)

Ava DuVernay
(Scénariste, réalisatrice, productrice, américaine)

Robert Guédiguian
(Réalisateur, scénariste, producteur, français)

Khadja Nin
(Auteur, compositeur, interprète, burundaise)

Léa Seydoux
(Actrice, française)

Kristen Stewart
(Actrice, américaine)

Denis Villeneuve
(Réalisateur, scénariste, canadien)

Andrey Zvyagintsev
(Réalisateur, scénariste, russe)

 

Jury courts métrages et cinéfondation

Bertrand Bonello, Président
Réalisateur, scénariste & compositeur, français
Valeska Grisebach
Réalisatrice, scénariste & productrice, allemande
Kalil Joreige
Cinéaste & artiste, libanais
Alanté Kavaïté
Réalisatrice & scénariste, franco-lituanienne
Ariane Labed
Actrice, française

 

 

Jury un certain regard

 

Bénicio del Toro, Président

 

Jury caméra d’or

 

Ursula Meier, Présidente

 

La lettre « En Bref – Mars-Avril-« 

Edito de la lettre « En Bref – Mars Avril-« 

Deux mesures significatives viennent d’être annoncées par l’Etat afin de réduire les inégalités territoriales, inégalités particulièrement importantes dans le domaine de l’offre culturelle. Bien entendu cela ne peut que nous encourager à développer notre action « CINEMA ET EGALITE DES TERRITOIRES ». Nous vous présentons dans ce numéro ces deux mesures.

Et nous vous rappelons également que depuis de nombreuses années le CNC a été à l’avant-garde de cette démarche avec son programme d’aide sélective à la création et à la modernisation de salles en zone insuffisamment équipée.

La première opération s’intitule «Action cœur de Ville» elle concerne 222 villes moyennes et a pour but sauvegarder la vie collective du centre-ville qui est considéré comme un élément essentiel de la sauvegarde d’une bonne qualité de vie, non seulement pour les habitants du centre-ville, mais également pour tous ceux qui y travaillent, y étudient et souhaitent pourvoir trouver des lieux de rencontre et d’échanges, qu’ils soient commerciaux ou culturels.

La deuxième opération est de nature différente, et se rapproche de ce que nous nous efforçons de faire. Elle s’intitule «Culture près de chez vous». Il s’agit d’un plan d’action en faveur des «territoires culturels prioritaires» recensés par une étude préalable qui a pris en compte le nombre d’équipements culturels en regard de la population. On a ainsi déterminé 86 bassins de vie de 10 000 habitants dans lesquels il n’existe pas d’équipement culturel.

Cette situation est d’autant plus spectaculaire que le Ministère de la Culture constate qu’il dépense chaque année en Ile-de-France 139 € par habitants pour seulement 15 € par habitants hors Ile-de-France, DOM-TOM inclus.

Un rééquilibrage s’impose en effet !

 

Pour recevoir la lettre sur votre adresse mail rendez-vous à la rubrique « commentaires » et faites votre demande.

Pour lire la lettre dans sa totalité c’est : ici

POSITIF

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MAI 68, TRACES ET REFLETS

Critique du film Everybody Knows d’Asghar Farhadi et entretien avec le réalisateur

Critique du film Foxtrot de Samuel Maoz
et entretien avec le réalisateur

Critique du film La Jetée, Sans soleil de Chris Marker et entretien avec la réalisatrice

Lettre de Billie Wilder à Conrad Weidt.

Une réflexion sur les charmes discrets de la bourgeoisie et les cercles de la corruption.

Un retour sur les films Une certaine rencontre
et Made In Hong Kong.

Asghar Farhadi
9 Everybody Knows Laura, vida mía Jean-Loup Bourget
11 Entretien avec Asghar Farhadi Une langue, c’est davantage que des mots Nicolas Bauche et Grégory Valens
Samuel Maoz
17 Foxtrot Danse macabre Jean-Dominique Nuttens
19 Entretien avec Samuel Maoz Donnez-leur un chameau ! Adrien Gombeaud et Ophir Levy
Chris Marker
25 Sur La Jetée et Sans soleil : Un cinéaste, son écrivain-phare, le monde entier et une langue Michel Chion
28 Orphée Chris Marker
LES FILMS
34 Transit de Christian Petzold Vincent Thabourey
36 Ready Player One de Steven Spielberg Pierre Eisenreich
38 Manifesto de Julian Rosefeldt Eithne O’Neill
40 Les anges portent du blanc de Vivian Qu Nicolas Bauche
41 Senses de Ryusuke Hamaguchi Élise Domenach
42 Milla de Valérie Massadian Jean-Dominique Nuttens
de A à Z
NOTES SUR LES FILMS
44 Los Adioses Amoureux de ma femme Annihilation Après l’ombre Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête Comme des garçons Comme des rois Cornélius, le meunier hurlant Dans la brume Daphné Eternity Has No Door of Escape Frost Hotel Salvation Je vais mieux Jersey Affair Jesús, petit criminel Kings Land Manhattan Stories Nobody’s Watching Occidental On a 20 ans pour changer le monde Otages à Entebbe La Révolution silencieuse Southern Belle Tout le monde debout Une femme heureuse
VOIX OFF
54 Le premier à revenir de Hollywood : bienvenue, Conny ! Billy Wilder
BLOC-NOTES
56 Mars en cinéma Grandeur et décadence des petits commerces de cinéma Emmanuel Raspiengeas
CHANTIER DE RÉFLEXION
60 Le Charme discret de la bourgeoisie ou les cercles de la corruption Pierre Samson
HOMMAGES
66 Stéphane Audran Michel Cieutat
67 Dorothy Malone Christian Viviani
68 Hugo Santiago Hubert Niogret
69 André S. Labarthe Michel Ciment
70 Hilton McConnico Hubert Niogret
71 2001 : l’Odyssée de l’espace (I) Le faux du vrai et le vrai du faux Stanislas Bouvier
75 Jacques Prévert : sortir du cadre Yannick Lemarié
NOTES FESTIVALIÈRES
78 Etiuda & Anima 2017

 

SOFILM n°60 – NOLAN face à KUBRICK
Chloë Sevigny
François Damiens
Liv Ullmann
Antoine de Caune

20. Stéphane Brizé

Hors Cadre. A Cannes cette année, Stéphane Brizé, présentera En Guerre, nouveau brûlot sur fond de conflit social dans une usine cherchant à délocaliser. L’occasion de soumettre le Rennais à un entretien dont les mots-clés sont : ultra-libéralisme, mépris de classe, mouvement social et commémorations de 68.

24. François Damiens

Interview sans embrouilles. Fleuron de l’humour belge truculent, François Damiens reste discret et ne hausse jamais la voix. Tout le contraire de la figure du beauf encombrant et crade qu’il ranime dans Mon Ket. L’occasion de converser sur la gentillesse des Belges, les perruques, la voile et la difficulté de suivre le rythme imposé par Benoît Poelvoorde en tournée.

30. Chloë Sevigny

Cool tchat. New-yorkaise jusqu’au bout des Converse, icône du cinéma indé comme de certaines séries de qualité, apprentie productrice récemment passée par Sundance… Chloë Sevigny, tout juste 43 ans, n’a plus rien de la jeune fashionista traînant avec les skateurs de Washington Square. Elle revient sur sa trajectoire moins déjantée qu’on pourrait l’imaginer. Un parcours sans peur et sans reproche au pays des années 90 où les kids sont « alright ».

34. Décapita(lisa)tion

Reportage sans dieu ni maître. Peut-on faire trembler sur ses bases le capitalisme tout entier au moyen du cinéma ? Pas forcément évident. C’est pourtant le genre de projet un peu fou que s’est fixé le réalisateur Pierre Zellner, avec son équipe bénévole et quelques-uns des 1 600 habitants de Cransac, Aveyron. Reste à savoir si le film éveillera les consciences. Reportage au cœur de l’utopie, sur le tournage du bien nommé Décapita(lisa)tion.

40. Christopher Nolan : 2001, mon amour

En couverture. Christopher Nolan parle rarement, voire pas du tout. Pour expliquer la restauration de 2001 : L’Odyssée de l’espace – le chef-d’œuvre absolu de Kubrick qui fête cette année son demi-siècle – qu’il a supervisée en secret, le cinéaste anglais a pourtant fait une exception. Sous la forme d’un entretien géant où le réalisateur passe en revue tout le cinéma actuel, ses rêves d’expérience en salle, et ne cache pas sa peur quand il s’agit de faire dialoguer ses films avec ceux du maître.

64. Make Cinema Génial Again

Dossier rouge. « L’imagination au pouvoir ». Parmi les centaines de slogans promus au cours des évènements de mai 1968, celui-là dit bien comment le vent de révolte qui a saisi la France a voulu tout changer par les idées. Un demi-siècle plus tard, ce thème de l’utopie redonne des idées à toutes celles et ceux à qui nous avons demandé de raconter comment ils pourraient rendre le cinéma plus proche, plus innovant, plus vivant qu’il ne l’a jamais été. Il est interdit d’interdire ces idées en forme de think tank décontracté.

70. Là-Haut

Reportage perché. 4 500 mètres. C’est l’altitude à laquelle se trouve le Cerro del Cóndor, au milieu de la cordillère des Andes. Ici des rivières sauvages, des montagnes impraticables, quelques lamas et… un ciné-club. Les Collas, indigènes locaux, ont trouvé dans le cinéma une façon d’entretenir leur culture. Quitte à faire des projections itinérantes à dos d’âne.

80. Liv Ullmann

Légende glacée. Difficile de séparer la vie de Liv Ullmann de celle de son mentor suédois Ingmar Bergman puisque les deux ont été associés sur des films aussi marquants que Persona, Cris et chuchotements et Scènes de la vie conjugale. De cette histoire de la cinéphilie européenne, la dame ne cache rien : ni les démons, ni les années sur l’île de Fårö, ni ces moments où l’austère maître scandinave lisait la presse féminine.

86. Antoine De Caunes

Extra. À la grande époque de Canal +, il lui est parfois arrivé de lancer des saucisses sur des stars en smoking. Cette expérience a-t-elle conditionné le rapport qu’entretient Antoine de Caunes au cinéma ? Pas forcément puisque l’enfant du rock et de la télé a aussi fait l’acteur pour Chabrol, réalisé des fictions sur Napoléon et Coluche. Affaire Weinstein, films « springsteeniens », éducation cinéphile : Antoine de Caunes parle avec la fougue d’un jeunes amoureux de son obscur objet du désir. Comme nulle part ailleurs.

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Cannes 2018
Promesses cannoises

Compétition :
Asako I & II de Ryusuke Hamaguchi – par Hidetake Yuki & Abi Sakamoto
L’Été de Kirill Serebrennikov – par Eugénie Zvonkine
3 Visages de Jafar Panahi – par Mamad Haghighat
Hors compétition :
10 ans en Thaïlande – par Aliosha Herrera
Un Certain regard :
In My Room d’Ulrich Köhler – par Stéphane Delorme

Quinzaine des réalisateurs :
Les Oiseaux de passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego – par Nicolas Azalbert
Semaine de la critique :
Diamantino – dialogue entre Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt

ACID :
La valeur d’exemple entretien avec Fabienne Hanclot, Régis Sauder et Idir Serghine

Cinq entretiens sur la production :
Charles Gillibert La marge au centre
Emmanuel Chaumet Prises de risques
Marianne Slot Les vies de Marianne
David Thion Une logique de désir
Sandra Da Fonseca Jeune productrice

Cannes 68
Historique par la rédaction (Cahiers du Cinéma n°203, août 1968)
Fin d’un festival : Cannes par Michel Delahaye (Cahiers du Cinéma n°203, août 1968)

Cahier critique
Le ciel étoilé au-dessus de ma tête d’Ilan Klipper – par Vincent Malausa
L’épouvantail entretien avec Ilan Klipper – par Stéphane Delorme
Manhattan Stories de Dustin Guy Defa – par Ariel Schweitzer
Ghost World + Peanuts entretien avec Dustin Guy Defa – par Nicholas Elliott
Retour à Bollène de Saïd Hamich – par Jean-Philippe Tessé
Revoir Bollène entretien avec Saïd Hamich – par Jean-Philippe Tessé
Senses de Ryusuke Hamaguchi – par Nicholas Elliott
Trains de vie / Les 7 Déserteurs de Paul Vecchiali – par Jean-Sébastien Chauvin
En guerre de Stéphane Brizé – par Jean-Philippe Tessé
Ready Player One de Steven Spielberg – par Jean-Philippe Tessé

Notes sur d’autres films Les anges portent du blanc (Vivian Qu) – Cornelius, le meunier hurlant (Yann Le Quellec) – Corpo Elétrico (Marcelo Caetano) – Daphné (Peter Mackie Burns) – Des spectres hantent l’Europe (Maria Kourkouta & Niki Giannari) – Une année polaire (Samuel Collardey)
Journal
Découverte Georges Nasser, histoire d’un retour
Box-office Les Garçons sauvages tiennent le cap
Hommage Milos Forman, quand la scène craque
Hommage Stéphane Audran, un regard au-dedans
Plateforme Netflix, annihilation ?
Reprise La Femme insecte de Shohei Imamura : histoire du Japon par les insectes
Reprise Une certaine rencontre de Robert Mulligan : étrangers intimes

Festival Brive : des jeux et des expériences
Festival Cinéma du Réel : quel réel ?
Festival Cinélatino : dans l’intensité de 68

Analyse de séquence
Le Conte de la Princesse Kaguya d’Isao Takahata
Terreur de la douceur par Stéphane Delorme

Le cinéma militant à l’heure des collectifs. Slon et Iskra dans la France de l’après-1968 de Catherine Roudé (livre)
Les Fantômes de mai 68 de Jacques Kebadian et Jean-Louis Comolli (livre)
Sur un film oublié de Jean-Luc Godard – Un film comme les autres de Jean-Luc Godard

Portfolio
Chris Marker
L’archive infinie – documents commentés par Raymond Bellour, Jean-Michel Frodon et Christine Van Assche
Cent soleils par Cyril Béghin

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