La salle de cinéma ….

France : 209,2 millions d’entrées en 2017

…c’est certes un peu moins que les 213 millions de 2016, mais « c’est le 3ème plus haut niveau depuis 50 ans » a souligné la Présidente du CNC Frédérique Bredin. Avec 78 millions d’entrées, les films français représentent une part de marché de 37,4%, en progression sur 2017. Pour Richard Patry, Président de la FNCF, « si les Français viennent toujours aussi nombreux dans les salles, c’est grâce à une politique volontariste d’innovation technologique des salles et d’amélioration de l’offre au spectateur, en plus, bien sûr, de la qualité des films ». Si la FNCF constate des écarts locaux, elle considère que « le nombre d’écrans (+10%) et de séances (+27%) a largement contribué au maintien de la fréquentation à ce très haut niveau (…), dans un contexte où plus de 700 films inédits sont sortis en salles en 2017 ».
source : http://www.cnc.fr/web/fr/actualites/-/liste/18/13557908

L’Expérience de la salle : colloque européen à Angers

Pour sa 30ème édition, le Festival Premiers Plans d’Angers organise un colloque européen sur L’Expérience de la salle, le vendredi 19 janvier (Centre de Congrès à Angers), avec la participation du CNC, de Créative Europe/MEDIA et d’Europa Cinemas.
Articulée autour de deux débats (« L’expérience de la salle à l’ère du tout écran et du tout interactif » le matin et « La salle du futur » l’après midi), la journée sera présidée par Benoît Jacquot, réalisateur, et animée par Marc Voinchet, journaliste et directeur de France Musique. Y interviendront aussi bien de jeunes spectateurs que des cinéastes, et bien sûr des exploitants européens qui partageront leurs expériences. Plus d’info ici et inscriptions par là.

« L’échappée belle »

L’échappée belle :

Un road movie « senior » qui évite assez bien les écueils lié à son sujet mélodramatique. Une femme retraitée, atteinte d’un mal incurable, emmène son mari, souffrant d’alzheimer, dans un voyage sans retour, à bord de leur vieux camping car.
Classique dans sa forme, le film est réalisé avec beaucoup de soin par Paolo Virzi qui dirige parfaitement ses deux comédiens éblouissants : Helen Mirren, en épouse aimante, protectrice et admiratrice de son mari et Donald Sutherland en ancien professeur de lettres, passionné d’Hemingway. Les deux sont tour à tour drôles et touchants, et parfois un peu grotesques aussi. Ils sont aussi de purs produits d’une culture américaine, où le pire croise le meilleur. Les bonnes ou mauvaises rencontres qu’ils font sur la route sont assez symboliques. Par certains côtés, le film rappelle un peu le cinéma d’Hal Ashby (Harold et Maud)
Bref, une œuvre pleine de vie à la bande originale plutôt enlevée. Michel Senna

SOMMAIRE DES REVUES

 

POSITIF 683 | Janvier 2018

JANV 18 POSIT

Dossier

HONG SANG-SOO, LE REEL INSAISISSABLE

Critique et entretien du film Wonder Wheel de Woody Allen

Critique et entretien du film 3 Billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh

Critique et entretien du film La Douleur d’Emmanuel Finkiel

Wong Kar-wai
par Bertrand Tavernier et Olivier Assayas.

Une réflexion autour de La Guerre des boutons d’Yves Robert.

Hommages à Danielle Darrieux.

Un retour sur le cinéma de Max Ophuls et sur cinq films de Carl Theodor Dreyer

 

Janvier 2018

  LES CAHIERS DU CINEMA n°740

Couv-740 JANV 18 CAHIER DU CINEMA

Éditorial

Films et séries par Stéphane Delorme

Top Ten 2017 des lecteurs
Textes de lecteurs
Événement
Les films les plus attendus de 2018

The Death and Life of John F. Donovan de Xavier Dolan
High Life de Claire Denis
Amanda de Mikhaël Hers
Coin-Coin et les z’inhumains de Bruno Dumont
Ash is Purest White de Jia Zhang-ke
Au Poste ! de Quentin Dupieux
The House That Jack Built de Lars von Trier
L’Île aux chiens de Wes Anderson
Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez
Paul Sanchez est revenu ! de Patricia Mazuy
Long Day’s Journey into Night de Bi Gan
Jessica Forever de Jonathan Vinel & Caroline Poggi
Season of the Devil de Lav Diaz
Synonymes de Nadav Lapid
Sophia Antipolis de Virgil Vernier
Le Bel Été de Guillaume Brac
Les Garçons sauvages de Bertrand Mandico
Les autres films et séries de 2018
Le deuxième continent (bientôt sur petits écrans)
Cahier critique

Seule sur la plage la nuit de Hong Sang-soo – par Joachim Lepastier
The Last Family de Jan P. Matuszynski – par Ariel Schweitzer
Les masques de l’artiste entretien avec Jan P. Matuszynski – par Jean-Philippe Tessé
Cœurs purs de Roberto De Paolis – par Vincent Malausa
Fireworks de Nobuyuki Takeuchi – par Stéphane du Mesnildot
Les Films de l’été d’Emmanuel Marre et Claude Schmitz – par Camille Bui
Peut-on être et avoir l’été ? entretien avec Emmanuel Marre et Claude Schmitz – par Joachim Lepastier
Star Wars – Les Derniers Jedi de Rian Johnson – par Vincent Malausa

Notes sur d’autres films 3 Billboards : les panneaux de la vengeance (Martin McDonagh) – Belinda (Marie Dumora) – La Douleur (Emmanuel Finkiel) – Downsizing (Alexander Payne) – Le Grand Jeu (Aaron Sorkin) – Les Heures sombres (Joe Wright) – In The Fade (Fatih Akin) – Last Flag Flying (Richard Linklater) – El Presidente (Santiago Mitre) – Que le diable nous emporte (Jean-Claude Brisseau) – Taste of Cement (Ziad Kalhtoum) – Tharlo, le berger tibétain (Pema Tseden) – Vers la lumière (Naomi Kawase)
Journal

Exploitation Top Ten et box-office : les jeux dans le désordre
Exploitation Sans faute pour Sans adieu
Métier Coup de froid chez les projectionnistes
Rencontre La production sonore de Ricardo Steinberg
Internet Youtube, le continent inconnu
Série Mindhunter, science amusante
Série BoJack Horseman, la chute du cheval
Rétrospective Les mille peaux de Shin Sang-ok
Livres Samuel Fuller, violent humaniste
DVD Trois films de Philippe Garrel / Trilogie de la cabane d’Eric Pauwels
Expérimental Festival des Cinémas Différents : Mémoire rèche
Expérimental Aux rendez-vous de l’argentique
Expérimental Semaine Asymétrique de Marseille : à brûle pour poing
Festival Thessalonique : littérature et cinéma balkanique
Festival Tokyo : jeunes auteurs et turbulents vétérans
Festival Ji.Lhava : les armes du peuple
Festival Nantes : la Chine à fleur de peau
News internationales
Disparitions Ulli Lommel, Alain Jessua, Johnny Hallyday, Matthieu Poirot-Delpech, Juan Luis Buñuel

Courrier

5 questions à Jean-Pierre Léaud
Cinéma retrouvé
Nobuhiko Obayashi

La folie Obayashi par Stéphane du Mesnildot
En souvenir de la guerre entretien avec Nobuhiko Obayashi – par Stéphane du Mesnildot
Télé retrouvée

Les cinéastes français et la télévision par Cyril Béghin
Entretien
Édith Scob

La fantastique entretien avec Édith Scob – par Nicolas Stanzick
BD

Misfits par Luz

 

jlg_14-150315_7

SOFILM 56 : JIM CARREY

18. Raymond Depardon

Hors Cadre. Douze jours. Voilà le temps après lequel toute personne hospitalisée contre sa volonté dans un hôpital psychiatrique passe devant un juge pour décider de la prolongation ou non de son séjour. Quand la loi rencontre la folie, parfois les deux se touchent plus que prévu. Rajoutons le cinéma dans l’équation et le résultat peut-être très troublant. Discussion avec Depardon, réalisateur du film, Marion Primevert, magistrate, et Nathalie Giloux, psychiatre.

22. Sean Baker

Entretien. Il tique un peu quand on le présente comme le cinéaste des « sans voix », mais il y a pourtant de ça. Qu’il filme à l’iPhone des travestis tchatcheurs (Tangerine) ou qu’il transforme en conte de fées l’errance d’une mère sans emploi et de sa fille domiciliées dans un motel crasseux (The Florida Project), Sean Baker a su saisir quelque chose de l’Amérique post-crise.

28. L’Usine de rien

Histoire orale. Au départ, une usine de la banlieue industrielle de Lisbonne vidée de ses machines. Des cols bleus décident de rester malgré tout. Que faire quand il n’y a plus rien à produire ? Les protagonistes de ce film singulier racontent les coulisses d’une histoire qui en dit plus sur le monde de l’entreprise que bien des discours.

34. Jim Carrey

Couverture. On l’a longtemps décrit comme un homme instable et hanté par des épisodes dépressifs. Obsédé par l’idée de devenir une superstar. Ces derniers temps, le Canadien aurait trouvé remède à ses angoisses dans une forme de spiritualité nébuleuse. Résultat : il y a quelques mois, Jim Carrey se lançait dans une longue tirade existentielle sur un tapis feutré de la Fashion Week new-yorkaise. Au cœur de la fameuse diatribe : l’idée qu’il n’existait pas. Sans rire.

46. The Kaufman Believers

Story. Le 16 mai 1984, Andy Kaufman mourait d’un cancer du poumon à la clinique Cedars-Sinai de L.A. Du moins officiellement. Trente-trois ans après la disparition du fameux performer, une communauté de fans, les « Andy Kaufman believers », refuse de croire à cette version-là. Plongée dans une théorie du complot digne d’un épisode de Twin Peaks.

60. Anna Karina

Interview. Icône de la Nouvelle Vague, muse et bien plus de Jean-Luc Godard à seulement 21 ans, actrice au centre d’une des plus grosses polémiques proto Mai 68 avec La Religieuse, de Jacques Rivette, cette Danoise qui aimait chanter, peindre et regarder le sport a aussi fait beaucoup plus que ça…

72. Spike Lee

Entretien. Spike Lee adapte son premier long métrage Nola Darling n’en fait qu’à sa tête en série pour Netflix. Preuve d’un embourgeoisement de la part du cinéaste phare de la hip-hop nation ? Envie de boucler la boucle ? Pas exactement.
+ Do the Right Thing
Story. À la fin des années 80, alors que l’affaire Rodney King est sur le point de mettre le feu à Los Angeles, c’est dans son quartier de Brooklyn que Spike Lee joue au pompier pyromane avec ce qui restera comme son plus grand film. Retour sur un été brûlant.

78. Rémy Julienne

Légende. Avec plus de 400 productions audiovisuelles à son actif, Rémy Julienne, 87 ans, concourt au titre de plus grand casse-cou de l’histoire du cinéma. Du Loiret à Hollywood, le cascadeur raconte quarante ans d’une exemplaire carrière vécue pied au plancher. Entre pointes de vitesse et sorties de route.

86. Columbine

Extra. Des clips visionnés des millions de fois et un album (Enfants terribles) considéré comme un des sommets de 2017. Dans le hip-hop français, Columbine a réalisé un hold-up. Et la cinéphilie ? Elle est centrale chez ces très jeunes Rennais. Tarkovski, André

 

 

 

 

 

ADRC : nouveau bureau

Réuni le 19 décembre, le conseil d’administration de l’ADRC a reconduit le cinéaste Christophe Ruggia à sa présidence. Retrouvez la composition du reste du bureau ainsi que de l’ensemble du CA par là. L’association en a profité pour annoncer la réédition, dans le courant du premier semestre 2018, de son Guide pratique « Créer ou transformer un cinéma » qui proposera, en plus de l’actualisation des réglementations ou des aspects financiers et techniques, de nouvelles parties sur l’accessibilité et le développement durable.

Tout l’argent du monde

L’adaptation d’un fait divers, un peu oublié, par Ridley Scott, est assez captivante, malgré des imperfections. Une fois n’est pas coutume, ce dernier a mis en scène cette sordide histoire de kidnapping de façon plutôt sobre et classique. Passons quand même sur la reconstitution qui manque de naturel (des costumes et des voitures qui semblent sortir du musée des années 60/70…) pour s’intéresser au propos et au personnage de Getty, un multi-milliardaire fier, avare, cupide impitoyable et manipulateur qui, sollicité par son ex-belle fille, refuse de payer la rançon aux ravisseurs qui ont enlevé son petit-fils en Italie. Déconnecté de la vie, l’homme du haut de sa tour d’ivoire, l’homme consulte son telex qui l’informe des cours du pétrole, dans le contexte tendu de la création de l’OPEP, et admire ses œuvres d’art uniques qui sont les seules choses qui parviennent à l’émouvoir.
Christopher Plummer accomplit là une prestation absolument époustouflante, d’autant plus méritante qu’il a dû rejouer dans l’urgence les scènes filmées avec Kevin Spacey, salement débarqué du projet, peu avant la sortie du film.
Mark Wahlberg est également très convaincant en homme de main obéissant jouant une partie serrée, et qui va se révéler à lui-même.
En revanche, Michelle Williams incarne de façon trop appliquée son rôle de mère combative, pour être vraiment émouvante. Et quelle idée étrange d’avoir engagé Romain Duris pour camper un voyou italien un peu crado qui va développer une relation ambiguë avec le jeune kidnappé. L’acteur fait pourtant de son mieux mais on a bien du mal à y croire. D’une manière générale, les scènes montrant les kidnappeurs s’avèrent les plus faiblardes, même si elles entretiennent le suspense.
Non sans certains poncifs sur l’Italie et trop long, mais c’est là le lot commun de tellement de films actuels, Tout l’argent du monde est un drame dont le nihilisme quasi absolu, porté ici par Getty-Plummer, a évidemment fasciné un réalisateur, dont l’œuvre, il est vrai, n’a jamais trop cherché à faire l’éloge du genre humain !

Michel Senna