Retrouvez ici la captation audio de l’introduction de notre débat organisé dans le cadre de nos rencontres lors du festival La Rochelle Cinéma le 4 juillet 2019.
Cette rencontre nous a permis d’échanger sur la position prise par la profession : une œuvre qui ne sera pas montrée dans une salle de cinéma ne peut être de même nature qu’un film «traditionnel». C’est la position rappelée notamment par diverses organisations professionnelles, comme par le Festival de Cannes, et l’Académie des Oscars, ainsi que par de nombreuses tribunes parues dans la presse. Car ce débat a des incidences économiques mais il a aussi de fortes résonances culturelles.
Jusque-ici lorsqu’on parle de culture cinématographique on ne parle que des films qui ont été montrés dans des cinémas. Qu’en est-il et qu’en sera-t-il des œuvres réalisées pour d’autres types d’écrans ?
Territoires et Cinéma se poser également une autre question. : certes aujourd’hui les films sont présentés sur certaines plates-formes, ou sur certaines chaînes spécialisées, en respectant au moins l’intégralité de l’œuvre. Mais combien de films sont d’ores et déjà diffusés sur les petits écrans avec une ou plusieurs coupures de publicités, utilisant ainsi le film comme un appel à des promotions commerciales. Évidemment cette pratique n’est pas encore généralisée, mais on peut tout craindre dans un monde où les intérêts financiers l’emportent sur les exigences culturelles.
Bien entendu un tel débat ne saurait être réglé à l’aide d’une unique rencontre ! Il doit être ouvert par une réflexion préalable. Car tous ces problèmes sont bien sûr à traiter dans le cadre de l’ère numérique dans laquelle nous vivons aujourd’hui, avec la généralisation d’écrans de toutes formes et de toutes tailles. L’importance de l’image et les conditions dans lesquelles elle est perçue par le spectateur ont aussi une grande importance. C’est pourquoi nous avons fait appel pour ouvrir ce débat à NICOLAS TILLY.
NICOLAS TILLY est graphiste et artiste des nouveaux médias. Il vit et travaille à Paris et enseigne à l’École Supérieure d’Art et Design d’Orléans. En avril 2018, il participe à la conférence Écridil « Écrire, éditer, lire à l’ère numérique » à Montréal pour présenter son projet éditorial sur mobile Bug Magazine et ses recherches dans l’atelier de recherche et création « Édition nouvelles formes » de l’ÉSAD Orléans. En octobre 2018, il remporte le 2e Prix Pulsar et expose en décembre de la même année à la Fondation EDF à Paris. Nicolas travaille également pour des clients au sein d’EVB Studio, une agence de design graphique spécialisée dans le web design et les applications mobiles. Depuis 2012 Nicolas Tilly mène une recherche de réflexion et de création sur les écrans mobiles, par le biais de la conception d’applications et de sites web. Les différentes formes de créations avec lesquelles travaille Nicolas Tilly complètent son profil à la fois sur la sensibilité artistique ainsi que sur la maîtrise des outils contemporains d’innovation numérique.