Tel est la thématique essentielle – et passionnante – de la lettre n° 56 de juillet 2021 du Syndicat Français de la critique de cinéma
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Depuis soixante ans, la Semaine de la Critique est un point de rencontre particulier entre la critique et ceux qui conçoivent, fabriquent, produisent, distribuent ou vendent les films. C’est un lieu où elle s’implique de façon plus concrète et où ses mots sont assortis d’actes : sélectionner des films et les montrer. À cet endroit et ce moment précis, la critique, les créateurs et l’industrie regardent dans la même direction, plutôt que de continuer, comme c’est le cas le reste du temps, à se regarder en chiens de faïence, avec un mélange ambigüe de défiance et de désir. À quoi sert la critique ? Cette très ancienne et très rebattue question, ici ne se pose plus : la critique sert à découvrir des films, des auteurs, des langages, et à les accompagner, “physiquement” pour ainsi dire, jusqu’à leur public.
Mais justement, si elle peut se résoudre si simplement à l’échelle d’une semaine et d’une dizaine de films, pourquoi cette question du rôle de la critique continue-t-elle à se poser de façon si sensible et complexe pour le reste de l’année et de la production ?