Archives pour la catégorie A lire

OPC – Les sorties culturelles à l’étude

L’Observatoire de Politiques Culturelles vient de publier sur son site un article sur une étude traitant des sorties culturelles. En tête de ces sorties, le cinéma.

L’étude à proprement parler paraîtra en septembre 2024 **

CONSULTER L’ARTICLE ICI

Voici ce que présente l’article :

« Les sorties culturelles ne sont pas seulement des divertissements, mais des expériences qui font partie intégrante de notre vie sociale. Passé les statistiques, connaissons-nous ce qui guide ce désir de sortie ? Qu’y puisons-nous ? Le savoir est-il un prérequis ? Quelle place occupent nos préférences et nos affinités avec une offre ? Entre découverte, apprentissage, sociabilité et besoin d’évasion… se déploie une gamme de motivations révélée par cette étude.

Les sorties culturelles représentent une part croissante des pratiques culturelles des Français. « La fréquentation des salles de cinéma, des lieux de spectacle, des musées, des lieux d’exposition et des monuments connaît depuis plusieurs décennies une croissance importante », écrivent Philippe Lombardo et Loup Wolff. « Autrefois attributs spécifiques de la jeunesse ou encore des milieux urbains éduqués, ces comportements ont été progressivement adoptés par une plus large part de la population. Ces évolutions ne sont pas sans lien avec le développement du tissu urbain au cours de ces décennies, le développement d’une offre culturelle à de nombreux endroits du territoire, ainsi qu’une mobilité accrue . »

** Aux éditions Le Bord de l’eau. H. Glevarec, Cl. Combes, R. Nowak et Ph. Cibois, Sortir. Sociologie des sorties culturelles des Français·es, Lormont, Le Bord de l’eau, 2024.

La programmation et les résultats des cinémas classés Art et Essai en2022

La Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts) a récemment publié un article à propos de la parution de l’étude du CNC sur les salles de cinéma Art & Essai parue en novembre.
Cette étude du CNC fait une analyse la représentation du parc des cinémas classés Art et Essai, de leur programmation ainsi que de leur fréquentation.
Elle fait aussi le point sur leur implantation géographique. Ce dernier, important pour Territoires et Cinéma montre, si besoin est, les inégalités territoriales dont nous nous faisons l’écho depuis très, (trop !), longtemps.

Retrouvez :
l’article de la Banque des Territoires ;
l’étude du C.N.C

Pass culture : un modèle économique encore « incertain », pour la Cour des comptes

A plusieurs reprises Territoires et Cinéma s’est interrogé sur l’utilisation du « Pass Culture » qui pour l’accès aux salles de cinéma représente 18 % des dépenses.


Ce 18 juillet la Cour des Comptes a rendu public son rapport sur le Pass Culture.

L’introduction de ce rapport en évoque les principaux dysfonctionnement :
Imaginé en 2017, le Pass Culture a connu une phase de préfiguration faisant intervenir une start-up d’État, sous la double tutelle du ministère de la culture et la direction interministérielle en charge du numérique. Au cours de cette genèse, diverses problématiques de gestion ont été identifiées par la Cour, en particulier un contrôle déficient de la chaîne de la dépense publique et le recours à des consultants extérieurs dans des conditions discutables.
Le rapport publié ce jour n’a pas eu vocation à évaluer d’un point de vue qualitatif ou sous l’angle de l’impact l’ensemble de ce dispositif encore en cours de déploiement – travail, auquel la Cour envisage de prendre part, qui devrait avoir lieu à un horizon de trois à cinq ans.
Cette enquête s’est en revanche concentrée sur deux points : la mise en oeuvre administrative du dispositif entre 2017 et 2019 d’une part, et les conditions dans lesquelles la SAS remplit aujourd’hui sa mission d’autre part.
Sur ces deux sujets, la Cour formule trois recommandations principales :
– 1 : Evaluer l’impact du Pass Culture pour réfléchir à de potentiels ajustements du dispositif.
– 2 : Adopter une charte de déontologie ministérielle, qui précise en particulier les règles applicables aux agents publics recrutés dans le secteur privé ou rejoignant un fournisseur de prestations intellectuelles, conformément à la circulaire du Premier ministre du 19 janvier 2022.
– 3 : Inclure la SAS Pass Culture dans la liste des opérateurs de l’Etat.


Source : Cour des Comptes

pour mieux comprendre dans quelle situation se trouve l’Europe en matière de territorialité et de fenêtres d’exploitation.

La question des fenêtres d’exploitation et de la territorialité est au cœur des débats…

Ce rapport examine la réglementation en vigueur en Europe afin de déterminer quand, comment et où nous accédons à nos contenus.

Le principe des fenêtres d’exploitation et la notion de territorialité (distribution pays par pays) constituent depuis longtemps la pierre angulaire du modèle européen de financement et d’exploitation des œuvres cinématographiques et des productions audiovisuelles.

Ce nouveau rapport – Territorialité et chronologie des médias dans le secteur européen de l’audiovisuel – explore la législation européenne en vigueur et les pratiques du marché en matière de fenêtres d’exploitation et de territorialité afin de déterminer « quand, comment et où » les œuvres cinématographiques et les productions audiovisuelles peuvent être mises à la disposition du public européen. Notre rapport tient également compte du point de vue des professionnels du secteur, qui sont particulièrement concernés par toutes les réglementations applicables à ces paramètres.

Le premier chapitre plante le décor en donnant une définition actuelle et pertinente des fenêtres d’exploitation. Les auteurs y décrivent l’impact dramatique de la pandémie sur l’organisation des fenêtres d’exploitation, dans la mesure où l’exploitation des salles de cinéma a été suspendue et où la consommation de films en streaming a littéralement explosé. Une analyse des fenêtres d’exploitation après la pandémie de COVID est ensuite présentée. Ce chapitre examine également les différents facteurs qui ont une incidence sur la circulation transfrontière des contenus européens.

Le deuxième chapitre présente en détail les différents textes législatifs de l’Union européenne qui ont une incidence sur les questions de territorialité et de fenêtres d’exploitation, notamment le droit d’auteur et le droit en matière de concurrence, et analyse les discussions entre les parties prenantes sur l’accès et la disponibilité des contenus audiovisuels au sein de l’Union européenne.

Le troisième chapitre examine en profondeur les différentes dispositions nationales applicables aux fenêtres d’exploitation dans l’ensemble de l’Europe. La durée des fenêtres d’exploitation peut être fixée au niveau national par la législation, dans les règlements des organismes de financement public, par exemple, ou encore par des dispositions contractuelles au cas par cas ou des accords sectoriels. Les auteurs constatent d’énormes différences de stratégie entre les pays étudiés. En Bulgarie, par exemple, les opérateurs de streaming peuvent diffuser une œuvre cinématographique trois mois seulement après sa sortie en salle, alors qu’en Belgique, ce délai est de 26 mois au minimum. Ce chapitre expose en détail les dispositions législatives applicables en France et en Bulgarie, ainsi que la réglementation en matière de financement public en Autriche, en Allemagne, en Irlande et en Italie. Les auteurs ont également joint en annexe un tableau récapitulatif des différentes stratégies nationales en Europe.

Le quatrième chapitre passe en revue les points de vue exprimés par les professionnels du secteur sur la question de la territorialité et sur celle des fenêtres d’exploitation. Il examine en particulier les réponses de neuf parties prenantes à l’appel à propositions de la Commission européenne sur la manière d’améliorer la disponibilité en ligne et l’accès transfrontière des œuvres cinématographiques et des productions audiovisuelles dans toute l’Europe.

Le cinquième chapitre retrace quant à lui la jurisprudence récente de l’Union européenne dans ce domaine, et le sixième chapitre dresse un état des lieux dans lequel les auteurs concluent : « La territorialité et les fenêtres d’exploitation resteront probablement des histoires sans fin car elles sont des composantes incontournables de la complexe équation que constitue le secteur européen de l’audiovisuel ».

Un nouveau rapport gratuit à lire absolument pour mieux comprendre dans quelle situation se trouve l’Europe en matière de territorialité et de fenêtres d’exploitation.

Quel avenir pour la salle de cinéma ? Synthèse du débat FNCC à Cannes

Si nous avons évoqué ce débat dans notre newsletter du 15 mai 2023 c’est avec plaisir que nous vous proposons d’en lire la synthèse, sur le site de la F.N.C.C.
Accueilli le 22 mai sur le stand de la Région Sud au Festival de Cannes, le débat de la FNCC était organisé avec le réseau Ecrans du Sud. Pourquoi ce choix de thématique des salles de cinéma ? « Aujourd’hui, le problème essentiel des salles réside dans le retour trop progressif des publics. Globalement, la fréquentation culturelle reprend, mais plus difficilement pour le cinéma. D’autres habitudes que la sortie culturelle ont été prises. Les salles sont ainsi confrontées à la nécessité de réévaluer les modalités de fréquentation des publics, notamment des jeunes » …/….

Acquisitions de la Coordination des fédérations de ciné-clubs (COFECIC)

Par Fabrice Bertrand, Président d’Inter Films.

Comme chaque année, La Cofécic*, regroupant les fédérations de ciné-clubs Inter Film (Paris) et la Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée (FCCM, Bézier), grâce aux subventions accordées par le CNC, est en cours d’acquisition des sessions de droits d’une vingtaine de films.
Ces films ont été choisis par nos soins, selon des critères évidemment subjectifs auxquels ces choix sont soumis chaque année. La moitié environ de ces films est représentative d’un patrimoine international dont nous tenons, plus que jamais, à faire la promotion auprès des ciné-clubs intéressés. L’autre moitié concerne des films contemporains d’origines variées, dont certains très récents, qui ont attiré notre attention en salle ou au sein d’un festival.
Ces sessions de droit, qui restent généralement actives sur cinq ans, nous permettent de proposer un petit catalogue, que nous avons intitulé Rubans de rêve (en hommage à Orson Welles), de grande qualité, à des prix très modestes. Cela permet notamment aux nouveaux ciné-clubs de commencer leur première saison dans de bonnes conditions financières et d’avoir un premier retour sur leur public sans que les subventions aient nécessairement été mises en place dès la création du club. Mais bien des clubs affiliés plus anciens font également appel à ce catalogue, attirés par sa qualité et ses prix réduits.
Cette année, nous avons décidé de jouer la carte du patrimoine sur l’Italie (Dino Risi) et les États-Unis (Preminger, Mankiewicz, Losey). Côté contemporain, trois films datant d’il y a moins de trois ans, ainsi que deux films d’animation japonais.
Nous constatons jour après jour, au vu des retours apportés par nos ciné-clubs affiliés, que ce catalogue de films, petit en quantité mais vaste par sa qualité et sa diversité, est très apprécié par les clubs. Il est devenu, au fil des ans, une sorte de porte-étendard de ce que nous considérons être l’un des moteurs du mouvement ciné-clubs : la promotion, pour un public éclairé, d’un patrimoine souvent méconnu ou oublié et de films contemporains internationaux dont la visibilité en salle et en festivals est réduite et éphémère.
Notre excellent rapport avec certains distributeurs privilégiés, ainsi que la confiance que continue, année après année, à nous accorder le CNC, nous permettent chaque année de mener les négociations dans de bonnes conditions et de mettre à la disposition des ciné-clubs les nouvelles acquisitions de l’année.
Nous vous tiendrons très prochainement au courant des nouvelles acquisitions confirmées, que vous pourrez retrouver en ligne sur notre site à l’adresse suivante :
http://cineclubs-interfilm.com/catalogue-rubans-de-reve/

Fabrice Bertrand

*Coordination des fédérations de ciné-clubs

Le cinéma dans l’Education Populaire en France

« Le cinéma dans l’Education Populaire en France : étude comparative des réseaux confessionnels  et laïques de la  Libération aux années 1980 »

C’est la thèse de doctorat que Vivien Soldé, doctorant en Sciences de l’éducation et de la formation et en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de Reims Champagne-Ardenne (Urca) et membre du Centre d’études et de recherches sur les Emplois et les Professionnalisations (Cérep), a présenté le mardi 13 décembre au Campus Croix-Rouge à Reims. Extrait de la présentation de la thèse : « Cette thèse a pour ambition d’étudier le champ de l’éducation populaire cinématographique avec une approche comparative des fédérations et réseaux confessionnels et laïques (Ufocel/Ufoleis, Fédération française des ciné-clubs (FFCC), Fédération française des ciné-clubs de jeunes/Fédération Jean Vigo, Fédération loisirs et culture cinématographique (Flec/Flecc), Film et vie, Film et famille, etc… Dans ce travail sociohistorique, nous interrogeons la réalité du clivage entre mouvements confessionnels et laïques issus des milieux de l’éducation populaire mais peu étudié dans le détail en ce qui concerne le cadre de l’éducation populaire cinématographique. »

Lire sur le travail de Vivien Soldé

Le CSA intègre les plateformes au financement du cinéma

En application du décret du 22 juin 2021 relatif aux « services de médias audiovisuels à la demande » (SMAD), adopté à la suite de la transposition de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a procédé au conventionnement et à la notification des obligations des principaux SMAD établis dans d’autres Etats Membres de l’Union européenne et proposant leur offre de cinéma et d’audiovisuel sur le marché français : Netflix, Disney +, Amazon Prime Video, pour son service par abonnement, et Apple TV app – iTunes Store.

Jusqu’à présent, seuls les éditeurs nationaux étaient tenus de contribuer au système de financement de la création. Dans un contexte de mutation profonde de l’offre audiovisuelle et d’un accès croissant aux œuvres à la demande et par voie délinéarisée, ces conventions et notifications confirment l’inscription concrète de grands acteurs internationaux dans l’industrie audiovisuelle et cinématographique. Cette étape constitue une avancée remarquable pour le modèle culturel français et européen. Le CSA se félicite de la qualité du dialogue ayant mené à ce résultat et de l’engagement de ces nouveaux entrants à contribuer activement à la vitalité et au rayonnement de la création française.

Le dispositif prévoit la participation des SMAD concernés à hauteur de 20 % de leur chiffre d’affaires en France pour les services par abonnement, dont 80 % sont consacrés à la production audiovisuelle et 20 % à la production cinématographique.

D’ici la conclusion prochaine d’un nouvel accord sur la chronologie des médias, qui poursuivra l’intégration de ces nouveaux entrants dans le financement du cinéma français et européen, le CSA a choisi la voie de la notification pour les obligations relatives aux investissements devant être consacrés à la production cinématographique. Ce choix laisse ouverte la possibilité d’un conventionnement à l’avenir. Pour le cinéma, comme pour l’audiovisuel, les options retenues laissent toute leur place à la négociation et à la conclusion d’accords interprofessionnels, dont les stipulations seront naturellement prises en compte par le régulateur.

Avant la fin de l’année 2021, cinq autres services concernés par la règlementation devront également conclure des conventions avec le CSA, ou, le cas échéant, se voir notifier leurs obligations. Le montant total attendu des contributions à la production audiovisuelle et cinématographique devrait se situer en année pleine dans une fourchette de 250 à 300 millions d’euros.

A quelques jours de la naissance de l’Arcom, qui succèdera le 1er janvier 2022 au CSA, cette nouvelle étape souligne l’adaptation du régulateur aux transformations profondes du paysage audiovisuel et numérique. L’Arcom veillera avec une grande attention au respect des obligations qui découlent des conventions conclues et des notifications.

Consultez les conventions et les notifications des obligations des SMAD

Le site Europa.org propose un excellent article sur ce sujet

Est-ce que la critique aide à faire des films ?

Tel est la thématique essentielle – et passionnante –  de la lettre n° 56 de juillet 2021  du Syndicat Français de la critique de cinéma

                                                                              ***

Depuis soixante ans, la Semaine de la Critique est un point de rencontre particulier entre la critique et ceux qui conçoivent, fabriquent, produisent, distribuent ou vendent les films. C’est un lieu où elle s’implique de façon plus concrète et où ses mots sont assortis d’actes : sélectionner des films et les montrer. À cet endroit et ce moment précis, la critique, les créateurs et l’industrie regardent dans la même direction, plutôt que de continuer, comme c’est le cas le reste du temps, à se regarder en chiens de faïence, avec un mélange ambigüe de défiance et de désir. À quoi sert la critique ? Cette très ancienne et très rebattue question, ici ne se pose plus : la critique sert à découvrir des films, des auteurs, des langages, et à les accompagner, “physiquement” pour ainsi dire, jusqu’à leur public.

Mais justement, si elle peut se résoudre si simplement à l’échelle d’une semaine et d’une dizaine de films, pourquoi cette question du rôle de la critique continue-t-elle à se poser de façon si sensible et complexe pour le reste de l’année et de la production ?

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quelle aides pour les salles en 2021 : les inquietudes du Sénat

 » le site boxoffice.fr réagit à l’alerte de la Commission Culture du Sénat concernant le cinéma  » 
Après son avis favorable aux crédits consacrés au cinéma dans le cadre du projet de loi de finances pour 2021, la commission Culture du Sénat émet de multiples inquiétudes sur l’avenir du secteur, en phase avec les préoccupations des professionnels.

Bien que reconnaissant et saluant l’engagement de l’État aux côtés de la filière, « avec plus de 265 millions d’euros de crédits affectés à la compensation et à la relance », Jérémy Bacchi, le rapporteur de la commission (et sénateur des Bouches-du-Rhône), s’inquiète de leur insuffisance au regard du « deuxième confinement qui terrasse une reprise elle-même poussive ». Il rappelle en outre que ce second confinement « qui doit prendre fin le 15 décembre, n’est pas intégré dans les projections financières du CNC. En conséquence, il est d’ores et déjà certain que les prévisions de ressources pour 2020, voire 2021, sont caduques. De même, il est probable que les mesures de soutien proposées pour 2021 seront insuffisantes pour préserver le cinéma français. »

Pour la commission Culture du Sénat, les crédits ouverts pour le cinéma pourraient suffire à « passer le cap » de 2020 « s’ils sont utilisés, non pour la relance, mais dans un objectif de compensation. La question se posera cependant rapidement en 2021. »

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