Tous les articles par Territoires et Cinéma

Initiative en Morbihan

Ti Hanok masques

Découvert ce jour dans les « Carnets de Campagnes » de Philippe Bertrand sur France Inter, cette initiative de mise en réseau de couturières pour la fabrique de masques dans le Morbihan.

Quelle particularité ? Eh bien une et non des moindres : une partie de la fabrique des masques se fait dans le hall du Cinéma Ti Hanok à Auray !

Retrouvez la page facebook du cinéma ICI

Celle de L’Usine Invisible ICI

 

 

 

Quelques déclarations sur le déconfinement

CNC salle ciné

*

Malgré toutes les difficultés nées du confinement, le Film Français a assuré son rôle d’information au secteur en permettant le libre accès à ses contenus en ligne. Cette très heureuse initiative se poursuit jusqu’au 15 mai.

Voici quelques déclarations dans des interviews données au Film Français de plusieurs personnalités qui ont retenu notre attention sur la situation créée par le confinement.

Tout d’abord au plan international, un entretien avec Dimitrios Mitsinikos PDG de Gower Street société de consulting londonienne.
Article intitulé : « PLUSIEURS SCENARIOS POUR LE RETOUR DANS LES SALLES »
Dans cet entretien il propose de relancer le marché avec une « célébration globale de la salle de cinéma afin de pouvoir ouvrir les salles sans attendre que de nouveaux films soient mis sur le marché ». Il évoque ensuite les disparités liées à la politique des Pouvoirs Publics dans chacun des pays de l’Europe. Cette célébration durerait pour lui un mois et permettrait de présenter les meilleurs films de la décennie écoulée. Cette action suppose évidemment une collaboration étroite entre les exploitants et les distributeurs. Il espère ainsi dans le cas le moins favorable un retour à la normale en novembre 2020, mais précise qu’une action volontaire pourrait permettre ce retour autour du 15 octobre. Il cite enfin la Fête du Cinéma comme un exemple à suivre pour cette célébration, car il estime que cette période sera nécessaire pour que les campagne de lancement des blockbusters puisse porter ses fruits.

Un second entretien a eu lieu avec Antoine Leclerc, Délégué Général de Carrefour des Festivals, regroupement de 50 festivals.
Article intitulé : « LES FESTIVALS FACE A L’INCERTITUDE »
Il distingue plusieurs situations. Tout d’abord celle des festivals dont le démarrage était proche et pour lesquels la quasi-totalité des dépenses étaient engagées. Il y a évidemment là des pertes financières sensibles. Quant aux autres festivals prévus plus tardivement, leur situation deviendra difficile dès lors qu’un calendrier des mesures permettant la réouverture des salles ne sera pas rapidement établi. Ensuite il précise que les difficultés rencontrées par les soutiens privés des festivals risquent de compromettre durablement leurs financements. En revanche il est moins inquiet sur les partenaires institutionnels bien que la situation soit compliquée par le report des élections municipales dont il est difficile de penser qu’elles seront misent en place avant le mois de septembre prochain. Il insiste pour finir que le fait que les festivals sont un élément important dans la dynamique du marché du cinéma. Il considère donc qu’ils peuvent être un atout stratégique pour un retour à une situation normale.

Un troisième entretien apporte le point de vue d’Eric Raguet, Vice-Président de l’ANCI – Association Nationale des Cinémas Itinérants
Article intitulé : « LES ITINERANTS DANS L’EXPECTATIVE »
Il souligne tout d’abord que des difficultés risquent de naître, certains circuits perdant les moyens d’intervenir dans les villages avec peu d’entrées, et devant donc se consacrer à des points de projections plus importants. D’autres inquiétudes à partir de la rentrée sur les dispositifs d’éducation à l’image. Par ailleurs, il s’interroge sur les réactions des Maires dès lors que les conditions de réouverture des équipements municipaux amèneraient à une réduction du nombre de spectateurs admissibles. En revanche il ne manifeste pas d’inquiétude sur la distanciation sociale, les sièges étant disposés à l’occasion de chaque séance. Pour le reste il s’interroge comme tous les exploitants sur les conditions imposées au public, notamment le port des masques, l’espacement pour la vente des billets, etc… qui peuvent avoir un effet dissuasif sur le public. Quant aux séances en plein air qui ne posent aucun problème technique, il n’est évidemment pas possible à Eric Raguet de dire quelles mesures prises par l’Etat et les Communes concernant les rassemblements de « foule » auront ou non un impact sur les séances en plein air.

Ensuite, les aides et mesures d’urgence. Il est bien sûr trop tôt pour faire le point sur toutes les mesures prises par l’Etat et les Collectivités afin de soutenir l’économie. En revanche au plan du cinéma, le CNC a pris trois mesures.
Article intitulé : « LE CNC ADOPTE TROIS MESURES D’URGENCE »
La première concerne le compte de soutien automatique qui va pouvoir être utilisé de façon anticipée jusqu’à 30% des sommes prévues pour pallier à des besoins de trésorerie. La deuxième concerne des films prévus en salle après la fermeture et que les distributeurs envisagent de sortir directement en vidéo. Le remboursement des aides du CNC prévues dans ce cas ne sera pas demandé. Enfin le troisième point concerne les auteurs. Le CNC leur permet de bénéficier du fonds de solidarité nationale, créé pour les TPE et les indépendants. Le CNC s’appui pour cela sur une convention avec la SACD. Dominique Boutonnat, Président du CNC l’assure : « le CNC reste constamment mobilisé au service de la filière et du public ; chaque fois que les circonstances l’exigeront, nous instruirons de nouvelles mesures pour protéger les entreprises et les créateurs ».

* Photo site du CNC

 

 

Résultat de la consultation de l’ADRC

Le Film Français annonce la publication des résultats de la consultation que l’ADRC a lancé « pour tenter d’accompagner au mieux la reprise d’activités de la diffusion cinématographique en salles« .

Cette consultation s’est achevée ce 17 avril 2020, vous pouvez dès maintenant la consulter ICI

Quizz cinéma…

C’est aussi l’occasion d’écouter la radio puisque etc. (bon on vous la refait pas une fois de plus, vous savez tous ce qu’on aurait écrit mais nous voulons vous économiser du temps pour la lecture de ce post…)
Donc dans l’une de ses récentes émissions (« Par Jupiter, France Inter, 17h.)  Charline Vanhoenacker lance un quizz cinéma que nous souhaitons partager avec vous.

67 millions de Français sont confinés avec Louis de Funès. Nous avons adapté les titres de ses films à la situation actuelle, mais dans cette liste s’est glissé un intrus. Sauras-tu le découvrir ?
A. La traversée de Paris sans attestation 
B Le Grand restaurant est fermé
C. La vérité si je mens sur la pénurie
D. Les grandes vacances sont annulées

Votre réponse est attendu en commentaire

et merci à Céline Recchia pour cette trouvaille !

JEAN-FRANCOIS BURGOS NOUS A QUITTE

Jean-François Burgos représentait depuis de longues années la FNCC au sein de Territoires et Cinéma.         La FNCC lui rend hommage sur son site

Depuis son élection à Gennevilliers comme maire-adjoint au développement culturel, il était l’un des animateurs les plus actifs de l’équipe de Villes et Cinémas puis de Territoires et Cinéma dont il était membre du Secrétariat Général. C’est au décès d’Augustin Cornu qu’il est devenu le représentant de la FNCC.
C’est une perte pour la FNCC, mais également pour la Maison de la Solidarité de Gennevilliers que Jean-François présidait. Notre dernier échange avec lui portait d’ailleurs sur l’activité de cette maison en ces temps si particuliers.

Quant à nous, les années avaient créées des liens entre nous qu’il est difficile d’imaginer désormais rompus par sa disparition…
L’équipe de Territoires et Cinéma adresse à ses proches l’expression de ses profonds regrets et l’assurance de son soutien.

Albert Uderzo s’en est allé

Billet rédigé par Michel Senna.

Avec le décès ce mois-ci du dessinateur Albert Uderzo, c’est une page du monde de la bande-dessinée qui se tourne.
Le dessinateur et co-créateur des aventures d’Astérix et Obélix, irréductibles gaulois qui résistaient face à l’oppresseur romain, aura marqué, de son coup de crayon, les grandes années de l’hebdomadaire Pilote et aura formé avec René Goscinny un tandem complémentaire parfait.

Retour sur le parcours d’un artisan de la BD, indissociable de ses deux héros qu’il a dessiné sans interruption ou presque durant plus de 50 ans.

Albert Uderzo fait preuve de grande aptitude au dessin dès son plus jeune âge. Il ne débutera vraiment qu’après la guerre dans un studio d’animation, puis multiplie les piges comme illustrateur de romans ou dans les journaux. Il crée ses premiers personnages dans la revue Ok. Il travaille étroitement avec le scénariste Jean-Michel Charlier sur la série Belloy, et rencontre en 1951 René Goscinny avec lequel il partage le même goût pour un sens du burlesque hérité de leur passion pour Laurel et Hardy et Walt Disney. En 1957, ils créent ensemble le personnage d’Oumpah-Pah, travaillent tous deux au journal de Tintin puis en 1959 co-fondent le journal Pilote.

Commence alors la saga d’un personnage pittoresque évoluant à l’époque romaine : Astérix.

C’est le 29 octobre 1959 que débute « Astérix le gaulois », la première aventure, un rien fantastique d’Astérix et d’Obélix. Les deux auteurs créent un univers cohérent au fur et à mesure des histoires. Le succès immédiat contraint bientôt Uderzo à abandonner toutes ses autres séries et à se consacrer exclusivement à son duo de choc. Goscinny, lui, continuera de travailler pour d’autres dessinateurs dont Gotlib et Morris (Lucky Luke).

Uderzo affine son trait, d’album en album, et crée de nombreux personnages avec des nez généreux, une marque de fabrique du dessinateur. Idéfix, un chien trouvé sur les routes de Gaule les rejoint les deux compères dans la cinquième aventure « Le tour de Gaule ».

Chaque année paraît une nouvelle histoire, d’abord dans Pilote, puis après en album. Le dessin ouvertement caricatural d’Uderzo est aussi l’occasion de faire intervenir des célébrités, citons entre autres : Charles Laugthon dans « La serpe d’or », Les Beatles dans Astérix et les bretons, Lino Ventura dans La Zizanie, Yves Montand dans « Le cadeau de César », Raimu dans « Le tour de Gaule » ou encore Guy Lux dans « Le domaine des dieux ».

Les mots d’esprit de Goscinny, le goût pour les anachronismes et les stéréotypes, sont mis en valeur par le dessin très expressif et minutieux d’Uderzo. D’album en album la qualité ne fait qu’augmenter, atteignant des sommets avec « Astérix et les helvètes » (!), mais surtout « Astérix Legionnaire » et « La zizanie » qui sont deux très grandes réussites du duo. Les gimmicks participent au succès de la série, qu’il s’agisse des pirates de la mer toujours malchanceux, d’Assurancetourix le barde qui essuie quelques plâtres avec ses compositions, des colères de César ou des querelles incessantes et bon enfant des villageois. Astérix et Obélix voient du pays, mais à leur retour, ils aiment toujours autant se réunir autour d’un banquet très festif. Rarement, l’esprit très français « de la bonne chère » aura été si bien croqué !

Plusieurs générations de lecteurs attendront impatiemment chaque nouvelle aventure dont certaines seront à partir de 1967 animées par Uderzo et Goscinny au cinéma, Pierre Tchernia, un fan et un ami du duo de la première heure, collaborera souvent aux scénarios de ces films d’animation.

Après la mort prématurée de Goscinny en 1977, Uderzo continue la série, non sans heurts

avec la maison d’édition Dargaud. Le dessin restera jusqu’au bout de grande qualité mais les histoires seront souvent moins marquantes. Il manquera presque toujours l’esprit d’un Goscinny.

Des années 80 à nos jours, Asterix et Obélix resteront très populaires et seront souvent adaptés au grand écran pour le meilleur et parfois le pire.

Homme d’affaires avéré Uderzo lance en 1981 le Parc Astérix avec le succès qu’on lui connaîtra. Diminué, il passera la main à ses collaborateurs en 2013.

Uderzo fut un dessinateur talentueux qui, à l’image d’un Hergé ou d’un Franquin, fut toujours soucieux du lecteur et ne s’est pas économisé ni sur le plan quantitatif, ni sur le plan créatif. Mais si la série des Astérix ne se poursuivra pas, selon ses dernières volontés, les fans pourront toujours se replonger dans les nombreux albums disponibles et même découvrir de nouveaux détails savoureux, tant dans le dessin que dans le texte, qui n’auraient pas sautés aux yeux lors des précédentes lectures.