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Malgré toutes les difficultés nées du confinement, le Film Français a assuré son rôle d’information au secteur en permettant le libre accès à ses contenus en ligne. Cette très heureuse initiative se poursuit jusqu’au 15 mai.
Voici quelques déclarations dans des interviews données au Film Français de plusieurs personnalités qui ont retenu notre attention sur la situation créée par le confinement.
Tout d’abord au plan international, un entretien avec Dimitrios Mitsinikos PDG de Gower Street société de consulting londonienne.
Article intitulé : « PLUSIEURS SCENARIOS POUR LE RETOUR DANS LES SALLES »
Dans cet entretien il propose de relancer le marché avec une « célébration globale de la salle de cinéma afin de pouvoir ouvrir les salles sans attendre que de nouveaux films soient mis sur le marché ». Il évoque ensuite les disparités liées à la politique des Pouvoirs Publics dans chacun des pays de l’Europe. Cette célébration durerait pour lui un mois et permettrait de présenter les meilleurs films de la décennie écoulée. Cette action suppose évidemment une collaboration étroite entre les exploitants et les distributeurs. Il espère ainsi dans le cas le moins favorable un retour à la normale en novembre 2020, mais précise qu’une action volontaire pourrait permettre ce retour autour du 15 octobre. Il cite enfin la Fête du Cinéma comme un exemple à suivre pour cette célébration, car il estime que cette période sera nécessaire pour que les campagne de lancement des blockbusters puisse porter ses fruits.
Un second entretien a eu lieu avec Antoine Leclerc, Délégué Général de Carrefour des Festivals, regroupement de 50 festivals.
Article intitulé : « LES FESTIVALS FACE A L’INCERTITUDE »
Il distingue plusieurs situations. Tout d’abord celle des festivals dont le démarrage était proche et pour lesquels la quasi-totalité des dépenses étaient engagées. Il y a évidemment là des pertes financières sensibles. Quant aux autres festivals prévus plus tardivement, leur situation deviendra difficile dès lors qu’un calendrier des mesures permettant la réouverture des salles ne sera pas rapidement établi. Ensuite il précise que les difficultés rencontrées par les soutiens privés des festivals risquent de compromettre durablement leurs financements. En revanche il est moins inquiet sur les partenaires institutionnels bien que la situation soit compliquée par le report des élections municipales dont il est difficile de penser qu’elles seront misent en place avant le mois de septembre prochain. Il insiste pour finir que le fait que les festivals sont un élément important dans la dynamique du marché du cinéma. Il considère donc qu’ils peuvent être un atout stratégique pour un retour à une situation normale.
Un troisième entretien apporte le point de vue d’Eric Raguet, Vice-Président de l’ANCI – Association Nationale des Cinémas Itinérants
Article intitulé : « LES ITINERANTS DANS L’EXPECTATIVE »
Il souligne tout d’abord que des difficultés risquent de naître, certains circuits perdant les moyens d’intervenir dans les villages avec peu d’entrées, et devant donc se consacrer à des points de projections plus importants. D’autres inquiétudes à partir de la rentrée sur les dispositifs d’éducation à l’image. Par ailleurs, il s’interroge sur les réactions des Maires dès lors que les conditions de réouverture des équipements municipaux amèneraient à une réduction du nombre de spectateurs admissibles. En revanche il ne manifeste pas d’inquiétude sur la distanciation sociale, les sièges étant disposés à l’occasion de chaque séance. Pour le reste il s’interroge comme tous les exploitants sur les conditions imposées au public, notamment le port des masques, l’espacement pour la vente des billets, etc… qui peuvent avoir un effet dissuasif sur le public. Quant aux séances en plein air qui ne posent aucun problème technique, il n’est évidemment pas possible à Eric Raguet de dire quelles mesures prises par l’Etat et les Communes concernant les rassemblements de « foule » auront ou non un impact sur les séances en plein air.
Ensuite, les aides et mesures d’urgence. Il est bien sûr trop tôt pour faire le point sur toutes les mesures prises par l’Etat et les Collectivités afin de soutenir l’économie. En revanche au plan du cinéma, le CNC a pris trois mesures.
Article intitulé : « LE CNC ADOPTE TROIS MESURES D’URGENCE »
La première concerne le compte de soutien automatique qui va pouvoir être utilisé de façon anticipée jusqu’à 30% des sommes prévues pour pallier à des besoins de trésorerie. La deuxième concerne des films prévus en salle après la fermeture et que les distributeurs envisagent de sortir directement en vidéo. Le remboursement des aides du CNC prévues dans ce cas ne sera pas demandé. Enfin le troisième point concerne les auteurs. Le CNC leur permet de bénéficier du fonds de solidarité nationale, créé pour les TPE et les indépendants. Le CNC s’appui pour cela sur une convention avec la SACD. Dominique Boutonnat, Président du CNC l’assure : « le CNC reste constamment mobilisé au service de la filière et du public ; chaque fois que les circonstances l’exigeront, nous instruirons de nouvelles mesures pour protéger les entreprises et les créateurs ».
* Photo site du CNC