Chères Amies, chers Amis,

Enfin les salles de cinéma vont pouvoir rouvrir avec des contraintes de fonctionnement énoncées dans le « Guide de préconisations de sécurité sanitaire » élaboré par la Fédération Nationale des Cinémas Français, et validé par les Pouvoirs Publics..

Au moment où nous vous adressons cette lettre, on ne peut bien évidemment que supposer comment les choses vont évoluer durant la période de reprise.

Ce qui est sûr c’est le bilan. Chaque semaine passée a réduit la fréquentation de 4 millions d’entrées en moyenne dans une année 2020 où les mois de janvier et de février avaient déjà connu une forte décrue par rapport à 2019, soit moins 21,2 % en janvier et moins 19,5 en février.

Pour que ce qui peut se passer au moment de la réouverture, l’hypothèse la plus favorable est la reprise par les spectateurs de leurs habitudes traditionnelles, après une période intermédiaire bien entendu.

Même dans ce cas, le déficit de fréquentation sera très difficile à supporter par les petites salles dont beaucoup arrivent tout juste à un équilibre financier, la perte de recettes correspondant déjà à quatorze semaines d’activité, suivi de la période de réouverture progressive.

Certes la situation n’est pas comparable à celle que nous avons connue à la création de « Villes et Cinémas », lorsque les communes ont apporté un soutien massif permettant le maintien, voire la réouverture de salle. Mais la situation des communes comme celle des autres Collectivités Territoriales est totalement différente aujourd’hui. Quant à l’Etat qui s’endette fortement pour venir en aide aux petites entreprises, on peut craindre qu’il n’ait guère de disponibilités pour soutenir les salles dans un temps où le budget du CNC est en discussion compte-tenu de la baisse de ses ressources, provenant de taxes affectées dont le produit 2020 sera minoré par la baisse des activités.
Quant à la chronologie des médias, partiellement suspendue par mesure dérogatoire, qu’en sera-t-il en 2021 ?

Toutes ces difficultés ne manqueront pas de développer la transformation du rôle et du fonctionnement des salles. Plusieurs organisations professionnelles ont déjà réfléchit sur ce sujet, comme nous vous l’avons présenté dans des numéros d’En Bref.

De ce point de vue, on peut considérer comme prémonitoire le programme lancé  par la Commission Européenne en 2019 et intitulé « Les cinémas comme pôles d’innovation pour les collectivités locales », et qui était destiné à  « créer des pôles culturels innovants autour des salles de cinéma ».

La situation actuelle est difficilement comparable à celles qu’ont connues les salles de cinéma lors de l’apparition du parlant, de la disparition du 35 mm, de la diminution du public provoquée par la télévision. Les salles ont toujours su s’adapter et trouver les moyens d’assurer leur maintien sur une grande partie de territoire. Aujourd’hui encore c’est cette coopération entre les élus et les exploitants qui permettra aux salles de cinéma de sortir des difficultés qu’elles connaissent actuellement, afin de pouvoir jouer pleinement leur rôle dans la vie sociale et culturelle du pays.

Cette coopération a permis la création de notre association «Villes et Cinémas», devenue « Territoires et Cinéma », qui s’est efforcée d’être un lieu de rencontre entre ceux qui croient au rôle essentiel des salles de cinéma. C’est ce rôle que nous souhaitons continuer à remplir avec vous. C’est pourquoi nous reviendrons vers vous tout au long des mois à venir pour participer à l’avenir des salles de cinéma.

Dans cette attente, nous vous prions de croire à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

Le Président, Philippe GROSVALET, Président du Département de Loire-Atlantique
Le Président Délégué, Jacques GUENEE
Le Secrétaire Général, Ken LEGARGEANT, Exploitant