Laurence Franceschini, Médiatrice du cinéma, vient de rendre son rapport 2022.
Nous reproduisons ici son mot d’introduction, et vous pourrez retrouver l’intégralité du rapport sur le site de la médiatrice
« Le mot du Médiateur
2022 a été une année de contrastes. Elle a commencé sous le signe de l’incertitude et s’est terminée dans un climat de confiance retrouvée, le public étant largement revenu dans les salles de cinéma et l’offre de films ayant retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire. Sera-t-elle dans quelques temps considérée comme une année charnière ? La santé facialement recouvrée du cinéma est évidemment une excellente nouvelle, qui montre que les plateformes de vidéo à la demande ne sont pas de purs substituts aux salles de cinéma, mais elle recouvre des réalités disparates parfois difficiles à analyser.
En effet si le public est revenu dans les salles de cinéma, pas seulement pour les «blockbusters » mais aussi pour des films assimilables aux œuvres Art et Essai visant un large public, d’autres films ont rencontré de grandes difficultés de sortie sur un nombre de sites suffisant. Il est vrai que la conjonction de l’arrêt des contributions numériques, de l’assouplissement nécessaire des paramètres de la régulation pendant la crise sanitaire ainsi que le renchérissement de la facture énergétique ont conduit à un élargissement des plans de diffusion des films les plus attendus. Si cette évolution s’inscrivait dans la durée, elle serait préjudiciable à la diversité et à la vitalité de la création cinématographique.
Le cinéma, comme le dit Eric Rohmer, «ne dit pas autrement les choses, il dit autre chose » et au nom de cet «autre chose », la restauration d’une régulation modernisée, pertinente, proportionnée et juste, telle qu’elle peut résulter des propositions du rapport « cinéma et régulation» de M. Bruno Lasserre, est essentielle.
Laurence Franceschini «