EN BREF NOVEMBRE-DECEMBRE 2022

LA LETTRE EN BREF

NOVEMBRE-DECEMBRE 2022

EDITO

FESTIVALS CULTURELS-COMPETITIONS SPORTIVES, COHABITATION DIFFICILE ?

Citons tout d’abord la d’abord la déclaration interministérielle co-signée par Gérald Darmanin Ministre de l’Intérieur, Rima Adbul-Malak Ministre de la Culture et Amélie Oudéa Castera Ministre des Sports : « De l’ouverture du village olympique jusqu’à la fin des jeux, aucun événement culturel, festif ou sportif d’ampleur, nécessitant l’engagement d’unités de forces mobiles (UFM) ne pourra avoir lieu.»

En réaction une trentaine de sénateurs membres de la Commission Culture ont déclaré que « les Festivals ont été oublié dans la construction du projet olympique de 2024 ». Ils font alors des propositions. Tout d’abord l’ouverture d’un dialogue entre l’Etat, les professionnels et les collectivités, ils évoquent également un recours à l’armée en prenant exemple sur les militaires et réservistes de l’armée britannique qui étaient 17000 sur les 40000 personnels des forces de l’ordre. Ils suggèrent enfin la nomination d’un référent « festival » au ministère de la Culture accompagné d’un interlocuteur attitré dans chaque DRAC.

Les organisateurs de festivals ont largement réagi. Après avoir rappelé que le Covid avait déjà empêché la tenue des festivals, et que leur situation était déjà difficile, les professionnels craignent que cette nouvelle suspension ai des conséquences irréversibles pour un certain nombre d’entre eux. Ils rappellent enfin que « Sur le fond, cette injonction établit une triple opposition :

1. opposition entre le sport et la culture, allant à l’encontre de l’esprit des Olympiades Culturelles ;

2. opposition entre Paris, où se concentrera la majorité des épreuves, et les territoires où se déploient la plupart des festivals estivaux ;

3. plus grave encore, opposition entre Français, entre ceux qui pourront profiter des JOP et ceux qui seront privés de festivals. » Ils ont également évoqué l’exemple des JO de Londres où des forces de l’ordre étrangères avaient été envoyées en renfort.

Ce n’est pas la première fois que la France organise des jeux d’importance internationale, mais les précédents n’ont jamais fait l’objet de telles préoccupations sécuritaires. La France ayant obtenu l’organisation des JO depuis 2017, on peut naturellement penser que la position gouvernementale aurait pu pour le moins n’intervenir qu’après une large consultation préalable de tous les organisateurs de festivals concernés. Territoires et Cinéma est bien entendu représenté par notre coordination, la COFAC, dont vous suivez l’actualité dans nos publications. C’est donc par elle que nous serons aussi représentés à la prochaine réunion de coordination opposée à la suppression des festivals qui se tiendra le 10 février au Conseil Economique Social et Environnemental. Et c’est avec la COFAC que nous soutenons bien entendu les collectivités locales et les directeurs de festivals impliqués, en souhaitant que les premiers mois de 2023 permettent de trouver une solution raisonnable, prenant largement en compte toutes les propositions raisonnables présentées dans cet article.

Retrouvez aussi le communiqué de presse des organisations sur le site de la COFAC :

Pour faciliter la lecture sur les différents types d’écrans, version simple sur Calaméo à l’adresse suivante : https://fr.calameo.com/read/006957212e19358e807ef