Si l’on aperçoit une lumière dans ce long tunnel grâce à l’annonce de la réouverture, la prudence reste de mise, et les exploitants le savent. Richard Patry, le Président de la FNCF le dit lui-même au Film Français « il ne s’agit pas d’un déconfinement, juste d’un allègement. Le déconfinement n’arrivera qu’ensuite – si les conditions sanitaires sont réunies » Pour preuve que la menace est toujours bien réelle, il précise que « les négociations (…) vont continuer en fonction de l’évolution des conditions sanitaires ».
Cet état de fait, nous le vivrons encore, et certes l’expérience nous rappelle qu’en des temps moins récents la société toute entière bataillait contre la tuberculose, et les sanatoriums maillaient le territoire. Nous ne revivons pas un mal d’une telle ampleur, mais nous avons tous besoin de perspectives et de soutien.
C’est justement l’un des rôles de la culture de nous aider à faire face moralement. La culture nous porte, et Richard Patry souligne, dans ce contexte c’est « un signal fort : les théâtres, les cinémas, les musées, les lieux de culture, rouvrent ». Il exprime également que le soutien aux cinémas dans notre pays n’est pas un vain mot : « on ne peut pas dire que nous n’avons pas été épaulé. Heureusement d’ailleurs, sinon cela aurait été un carnage », on ne saurait être plus clair !
Le protocole sanitaire strict proposé aux autorités par les exploitants et l’ « offre diversifiée et de qualité, pour tous les publics » est telle qu’elle va, cette fois encore donner envie aux publics de retrouver les salles. L’échange avec le Film Français laisse voir que l’embouteillage de films évoqué par certains ne semble pas réaliste, en comparaison en tout cas du calendrier de sortie de la même période en 2019.
Des crises sociales sont à venir, tout peut sembler vain. Nous le dirons inlassablement aux Collectivités : ne cédez pas à la tentation d’abandonner la culture, et en particulier le cinéma. Loisir démocratique, équipement qui anime la commune, le cinéma permet aussi un maillage, mais ici culturel et militant. Renoncer à ces efforts serait finalement nier tout le travail déjà effectué par toutes les parties prenantes.
Il faut que nous ayons tous à l’esprit qu’il y a aux côtés des tutelles du cinéma, les élus, les associations et les publics qui seront prêts à redoubler d’efforts si la chaîne ne se brise pas. Il faut tous y travailler, c’est ce message que nous souhaitions adresser en attendant avec impatience noël avant noël, c’est-à-dire le 15 décembre !