Cécile Becker, journaliste à Zut ! relate dans ce « City-Magazine » de la région Grand Est, relate son entretien avec Stéphane Libs (directeur des cinémas indépendants « Star » de Strasbourg). Cet article reflète parfaitement la situation actuelle des salles indépendantes.
Parfois, rarement (à moins d’un exercice de style), le « je » du journaliste est nécessaire. Parfois, souvent, le « je » du journaliste s’inquiète, surtout quand il regarde la culture trépigner, piétiner.
Je suis allée au cinéma, j’étais persuadée d’y retrouver des allées pleines, je n’y ai croisé qu’une seule petite poignée de spectatrices et spectateurs. J’ai à la fois trouvé ce moment d’une tristesse affligeante et d’une joliesse sans nom : regarder un film en grand et en « grand » nombre relevait alors presque du sacré, du sacré retrouvé. Saisie par ce vide qui s’est peu à peu installé depuis la crise sanitaire et la réouverture des salles le 22 juin 2020 (vide soulevé notamment par le journal Libération), je me suis entretenue avec le directeur des cinémas Star, Stéphane Libs qui témoigne ici d’une situation catastrophique – globale mais aussi individuelle, les cinémas Star sont en grande difficulté – et d’une chute vertigineuse de la fréquentation. Le « je » du journaliste ne saurait ainsi trop vous encourager à retrouver les salles obscures. Il est grand temps.
