« Les grands squelettes » de Philippe Ramos

L’image a été saisissante. Melvil Poupaud relevé de sa chute s’interroge assis sur un banc. Cela m’a ramené à ce que Michel Audiard disait : « je suis fasciné par ces gens qu’on voit dans les squares, assis sur des bancs, qui regardent leurs chaussures, pendant des heures comme ça. Ces gens-là je m’assois à côté d’eux et j’essaie de leur parler. (…) si ils me racontent leur vie…vous comprenez qu’eu type qui reste comme ça, prostré des heures, il a des problèmes dans la tête, c’est pas un hasard ». A côté de combien de personnes Philippe Ramos a réussi à s’asseoir, à combien a-t-il réussi à parler ? Le film est saisissant pour cette justesse. Au fur et à mesure que le film se déroulait, je pensais en parallèle à ce roman Edouard Dujardin « Les lauriers sont coupés » qui plonge le lecteur dans les pensées profondes, dévoilées, ordinaires, et blessées du personnage principal au cours de ses déambulations d’un soir, entre rencontres amicales, vie parisienne, tourmentes amoureuses. C’est ce que « Les grands squelettes » nous donne à vivre. Evidemment comment ne pas se référer à « La Jetée » car voix off et images fixes composent ce film, mais ici parfois mouvantes, mais ici pour des sujets amoureux, et nous au cœur de leurs fragilités.

Un moment hors du temps, un poème intime.

Céline Recchia

Comme chacun d’entre nous, à la sortie d’un film, vous avez un avis. En quelques lignes -ou beaucoup plus- mettez le en mots et envoyez le nous. Sur notre site la rubrique « L’ombre d’un doute » est destinée à le recevoir.
C’est simple : vous écrivez, vous nous l’envoyez (en indiquant vos prénom et nom) via la messagerie de notre page Facebook ou à l’adresse 7.art@orange.fr et nous le publions. Bien sur nous nous réservons le droit de ne pas publier si nous le jugeons insultant, odieux, dégradant… mais nous vous le dirions !