Il y a certains films qui vous font à nouveau espérer dans le cinéma français et « Corporate » de Nicolas Silhol est assurément de ceux-là.
L’histoire est celle d’une DRH d’un pôle financier d’un grand groupe agroalimentaire, qui fait fièrement son métier de « tueuse » jusqu’au jour où sa vie bascule après le suicide, sur son lieu de travail, d’un employé qu’elle a acculé à la démission.
Débute alors un drame passionnant, sur fond d’enquête menée par une inspectrice du travail (impeccable Violaine Fumeau), qui montre comment la pression peut s’exercer au sein d’une même direction, quelque soit le niveau de chacun dans la hiérarchie.
Le film joue sur l’ambiguïté du personnage superbement campé par Céline Sallette, qui ouvre les yeux petit à petit sur sa responsabilité et tente de se racheter en se retournant contre sa société, qui serait, elle, ravie de lui faire porter le chapeau. Lambert Wilson est d’ailleurs parfait en PDG aussi fringant qu’hypocrite et sans état d’âme.
Mis en scène avec efficacité, ce premier film engagé et prenant fait rudement bien d’annoncer dès le départ que ces méthodes de management (parfaitement inhumaines) existent bien dans la vraie vie.
Michel Senna