LE TRAVAIL DU CNC SUR LA DISTRIBUTION
En novembre dernier le Président du CNC annonçait avoir confié une MISSION A JEAN-PAUL CLUZEL SUR LA DISTRIBUTION DE FILMS, DONT LES CONCLUSIONS SONT ATTENDUES EN MAI « Cette mission aura pour objectif d’établir un état des lieux du secteur de la distribution, de la variété de ses modèles et de leur évolution, évaluer la pertinence et l’efficacité des dispositifs de soutiens et de régulation, et proposer des pistes d’amélioration pour mieux accompagner le risque pris par les sociétés de distribution. ».
Le travail se poursuit, et, en janvier 2024, le CNC a présenté les résultats suivant qui alimenteront la réflexion de la mission. Nous reviendrons sur le sujet dans nos publications au fur et à mesure de son avancement.
OBSERVATOIRE DE LA DISTRIBUTION CINEMATOGRAPHIQUE
Les données récoltées sont ainsi thématisées :
- Les entreprises de distribution : panorama du secteur
- Focus sur les entreprises candidates aux aides aux entreprises du CNC
- Le rôle des distributeurs dans les films d’initiative française agréés : mandats et frais d’édition
- La sortie d’un film en salles : date, plan de sortie, promotion.
LES POINTS A RETENIR :
Une démultiplication en vingt ans des sociétés de distribution, du fait de faibles barrières à l’entrée et de logiques autodistribution
- Un émiettement du secteur et une myriade de micro structures, souvent éphémères, qui diluent le poids des grands distributeurs dans l’offre…
- … sans bousculer l’hyper concentration du marché : 21 % des sociétés actives sur la 1 ère exclusivité totalisent 97 % des encaissements en 2022
Concernant les distributeurs français candidats aux aides aux entreprises du CNC, pas de dégradation de leur santé financière post crise
- Un chiffre d’affaires en 2022 qui revient au niveau d’avant crise
- Davantage d’entreprises dégageant un bénéfice net en 2021 vs. 2019, malgré des effectifs en hausse au global
Des investissements des distributeurs en baisse depuis 10 ans sur les FIF, aussi bien en mandats qu’en frais d’édition
- Avec une diversification des risques : plus de FIF bénéficiant de mandats distributeurs, mais des montants par film divisés par 3 en dix ans
- En lien avec la fin des VPF et la dématérialisation de la distribution pour les frais d’édition
Des investissements sur les FIF recoupés au global dès leur année de sortie avec cependant une grande hétérogénéité des situations
- Des frais amortis par les seuls encaissements salles de l’année pour le segment des distributeurs intégrés/TV
- Des frais intégralement couverts ou presque grâce aux encaissements et aides CNC pour les distributeurs très actifs et moyennement actifs
- Un net effet compensateur des aides CNC pour les distributeurs peu actifs, qui ne suffit cependant pas à amortir leurs investissements
- Un tiers des distributeurs (dont une majorité des intégrés/TV et des très actifs) dont les frais sont couverts par les encaissements et aides CNC
Des stratégies de sortie salles qui ont évolué avec la crise, mais très variables selon les catégories de distributeurs
- Des plans de sortie plus larges mais moins denses, surtout pour les distributeurs français très actifs