Loisirs de villes, loisirs des champs ?

Le Ministère de la Culture vient de publier son enquête périodique sur les pratiques culturelles des Français. Comme vous le voyez, elle est consacrée à une comparaison entre les pratiques culturelles du milieu rural et celles du milieu urbain. Cette étude présente pour nous un intérêt particulier, dans le contexte de notre action pour développer les ciné-clubs en milieu rural. L’étude complète est disponible sur le site du Ministère.
Nous publions ci-après la partie de cette étude qui en résume les conclusions.
Les loisirs des urbains et ceux des ruraux sont-ils de nature et d’intensité comparables? En d’autres termes, vivre en ville ou à la campagne dessine-t-il des univers de loisir différents ? L’enquête sur les pratiques culturelles de la population menée en 2018, croisée avec la grille communale de densité qui caractérise les territoires, permet d’approcher des caractéristiques selon le lieu de résidence de la population. Celles-ci sont établies à partir de l’observation d’une quinzaine de pratiques relevant des loisirs culturels (sorties au musée, au spectacle, en festival, à la bibliothèque ou encore au cinéma), médiatiques (écouter la radio, des podcasts ou regarder la télévision) et ordinaires (activités d’autoproduction comme bricoler, tricoter, jardiner ou cuisiner). L’étude mobilise également des indicateurs de proximité des personnes aux équipements culturels selon le type de territoire où ils résident. Ainsi, les habitants de l’urbain dense et ceux du rural dispersé et très dispersé se distinguent par les activités de loisir qu’ils pratiquent pendant leur temps libre.
La sortie culturelle au musée ou au spectacle, liée en partie à un effet d’équipement, est ainsi moins prisée des habitants du rural, lesquels sont plus nombreux à écouter la radio et à regarder la télévision que ceux de l’urbain dense. Bien que les bibliothèques et les cinémas soient les premiers équipements culturels de proximité, leur fréquentation reste liée au niveau de diplôme et à la catégorie socioprofessionnelle, cumulés à un net effet territorial. À l’inverse, la fréquentation de festivals, présents sur l’ensemble du territoire, n’a pas d’effet territorial discriminant pour les ruraux. Tout comme pour les autres activités d’autoproduction que sont le bricolage, le jardinage ou les travaux d’aiguille, les ruraux et les cadres sont, dans l’ensemble, plus engagés dans la pratique que les urbains ou les ouvriers. Aux caractéristiques sociales des individus s’ajoute donc un effet territorial plus ou moins marqué selon les activités. L’éloignement des centres urbains, où se concentrent l’offre culturelle et les services, explique en partie cet effet territorial, qui concerne cependant moins les cadres et les diplômés du supérieur.
L’étude conseille aussi la lecture complémentaire de :
« Atlas Culture : dynamiques et disparités territoriales culturelles en France » par Edwige  Millery, Jean-Cédric Delvainquière, Ludovic Bourlès, Sébastien Picard. Télechargeable sur le site du Ministère de la CultureAinsi que le site de « L’Atlas Culture des territoires »