« JEUNE JULIETTE » DE ANNE EMOND ENFIN DISPONIBLE !

JJuliette (3)

L’ouverture du site «cinemaquebecois.fr» me donne l’occasion de revenir sur un film sur lequel je n’avais pas donné mon avis en son temps. Vous lirez pourquoi ci-après. Ensuite, j’en attendais la sortie DVD, et puis, la crise sanitaire nous a tous arrêté…ce billet vous parle aussi d’un temps où l’on allait encore grignoter chez le traiteur vietnamien le midi…

« Jeune Juliette » de Anne Emond
par Céline Recchia, début mars 2020 *

Non vous ne rêvez pas, le film est bien sorti depuis décembre 2019.

Et je me suis bêtement dit que, ayant été touché dans un aspect personnel par ce film, comme beaucoup d’autres personnes d’ailleurs, je n’en ferai pas un retour de sinon cinéphilique au moins celui du « strict spectateur »…position particulièrement compliquée au demeurant !

Mais, ce midi *, une jeune fille déjeunait comme moi chez le traiteur vietnamien à côté du bureau, et je passais mon temps à me dire « Mais bon sang, on dirait Léane ! » – Léane étant la meilleure amie de Juliette.

Car en fait je repense depuis toutes ces semaines au film, mais bien au film, sans affect, à sa drôlerie, à ses jeunes, et aux adultes aussi, bref à cette réussite à l’écran, dans la forme et dans l’interprétation.

De retour sur internet pour en retrouver l’ambiance grâce à la bande annonce, je suis tombée sur un très intéressant entretien sur le site « Le Polyester » où  Anne Emond, la réalisatrice du film, confie s’être inspiré de sa propre adolescence. Mais, et on aime le cinéma aussi pour ça, « Jeune Juliette » lui a permis de recréer sous de meilleures auspices cette période qui fut ingrate dans sa vie.

Comme il a été si bien dit dans d’autres critiques : Juliette ne s’excuse pas d’exister, de toute façon ce sont les autres qui sont des cons !

Car Juliette a une répartie redoutable, est cultivée et très bonne élève. Anne Emond n’en fait ni une victime ni un ange. Elle a placé Juliette dans une famille stable malgré le divorce des parents, et montre un entourage familial aimant, et de plus, comme elle dit encore dans cet entretien, ici la fille grosse est le sujet central du film, et non pas l’éternelle bonne copine au comportement irréprochable. Son récit du casting montre la subtilité de l’approche.

Ainsi, elle nous emmène sur d’autres chemins. Je ne partage pas du tout les avis négatifs sur un film de sous-catégorie du teen movie, pas du tout.  Je le mettais pour ma part au niveau de « L’Effrontée » Claude Miller, et Anne Emond le cite en référence !

Je crois que les films sur la jeunesse, lorsqu’ils sont traités sérieusement, dans une tonalité drôle comme dans une tonalité dramatique, méritent toujours d’être vu, car, ancrés dans leurs époques ils donnent à voir les injustices, les complexités, les aspirations aussi, des jeunes au seuil de leur(s) future(s) vie(s).