La fille au bracelet

2020 – un film de Stéphane Demoustier

Un presque huit clos pour le film de Stéphane Demoustier qui avait déjà réalisé plusieurs courtsmétrages et deux films. C’est le procès d’une jeune fille de 18 ans, 16 ans au moment des faits, accusée d’avoir tué sa meilleure amie.

La pression du quasi huit clos du procès est très forte, les murs rouges tapissant les contours de la salle d’audience nous plongent dans une atmosphère où on ne se sent pas à l’aise, on ne voit presque pas le public, seulement les avocats, la famille et les juges.

On ne sait pas ce qu’il s’est passé, mais on a envie de savoir. On suit les débats avec intérêt et les interventions à charge de l’avocat général interprété brillamment par Anaïs Demoustier. On est étourdi par le jeu de Mélissa Guers interprétant Lise. Le silence, le regard fuyant, tout nous déroute, on ne sait pas. Et si c’était elle? Et si ce n’était pas elle?

Si les scènes du procès sont très réalistes et que l’on est happé par le déroulé des événements, les scènes tournées hors de la salle d’audience déçoivent: on peut se demander quelle est la plu value de ces dernières: on voit les parents de la jeune fille (Chiara Mastroianni et Roschdy Zem) en plein désarroi et qui discutent peu, on les observe dans leur quotidien que le procès vient rythmer.

Mais le film de Stéphane Demoustier porte avant tout sur l’adolescence: connaissons-nous les adolescents? Comment ils grandissent, à quoi ils pensent, que vivent-ils? La fille au bracelet a ce grand mérite de traiter subtilement, à travers un procès au pénal, un sujet peu évoqué dans le cinéma français ou alors repris dans des comédies: les relations entre adolescents et comment ils se construisent.

Le trouble, le malaise nous guident tout au long du film et ça marche, on a envie de savoir, de comprendre ce qui liait ces jeunes filles. Peut-être le film aurait gagné en force et en impact en se construisant totalement autour du procès, un huit clos d’1h30.